RDC-CENI : pour Ejiba Yamampia, « aucun prophète ne s'attaque aux institutions parce que sa proposition n’a pas été écoutée »

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Le bâtiment de la CENI-RDC à Kinshasa

Ancien candidat à la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et responsable de l'église pentecôtiste des secouristes, l'évêque Ejiba Yamampia, a appelé les églises catholique et protestante à revenir à la raison après leur mécontentement dans le dossier de la centrale électorale, qui a vu Denis Kadima être porté à la tête de cette institution d'appui à la démocratie.

Pour lui, l'attitude affichée actuellement par ces deux confessions religieuses s'apparente à celle des opposants. Ejiba Yamampia estime que lorsque les politiciens s'affrontent, le rôle de l'église est d'apporter la réconciliation.

« L'Assemblée nationale a entériné les membres de la CENI, le président de la République a signé l'ordonnance d'investiture, la Cour Constitutionnelle a pris acte de serment, circuler à travers le monde est un acte qui s'apparente aux opposants, un rôle que l'église qui est au milieu du village ne peut pas jouer. Ainsi, quand les politiciens se battent, n'est-ce-pas aux évêques de les mettre ensemble pour la réconciliation ? Un leadership de qualité utilise son influence pour la prospérité et la paix de la nation. Ainsi, nous avons pensé prodiguer ce conseil à nos pères afin que chacun de nous réfléchisse sur les actes posés », a dit cet ancien candidat à la présidence de la CENI dans un message diffusé ce vendredi 05 novembre.  

Il estime qu'aucun prophète ne s'attaque aux institutions de la République. Ejiba Yamampia pense que le leadership de l'église ne peut être utilisé pour contraindre la nation à les obéir coûte que coûte.

« Nous sommes l'église au milieu du village, nous avons une mission prophétique, une mission de réconciliation, aucun prophète ne s'attaque aux institutions pour cause de refus d'écouter sa proposition. Les prophètes n'utilisent pas les méthodes politiciennes pour se faire entendre. Notre position de leadership ne peut être utilisée pour contraindre la nation à nous obéir coûte que coûte. Si à 8 confessions religieuses, nous avons eu peine à nous entendre, que dirons nous de 700 partis politiques dont l'ambition est la conquête du pouvoir ? Un prophète annonce, et laisse la prophétie faire son chemin et donc il ne peut pas courir vers les nations pour accuser les institutions de son pays », a-t-il exhorté dans ce message.

L’équipe de Denis Kadima est déjà à l'œuvre après la cérémonie de remise et reprise avec l'équipe de Corneille Nangaa. Le choix opéré par les six confessions notamment celui de Denis Kadima est contesté par les églises catholique et protestante. Pour ces deux confessions religieuses, le nouveau président de la CENI est proche du régime de Félix Tshisekedi.

A ce jour, trois postes réservés à l'opposition sont restés vacants (2ème vice-présidence, Questure et un membre de la plénière). L'opposition dénonce la manière dont le processus s'est déroulé, dans un cafouillage, dit-elle, dans le seul but de mettre en place une CENI aux ordres. Ensemble pour la République via ses groupes parlementaires MS-G7 et AMK et Alliés a également dénoncé la même chose et n'a pas officiellement désigné ses délégués.

Clément MUAMBA