La Belgique s’alarme face à la recrudescence des violences en Ituri en l'occurrence les tueries de plus de 40 civils par les ADF à Komanda 

Komanda sur la carte
Komanda sur la carte

L'attaque meurtrière des rebelles Ougandais des Forces Démocratiques Alliés (ADF) affiliés à l'organisation de l'État islamique en Ituri dans l'Est de la République Démocratique du Congo ne cesse de susciter des réactions au niveau national et international. Au moins 43 civils ont été tués, dont des femmes et des enfants, lors de cette attaque à Komanda dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025.

Au nom du gouvernement Belge, Maxime Prévot, Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement a exprimé son "indignation" face à la résurgence de la violence dans la province de l'Ituri. Condamnant cette nouvelle attaque, le chef de la diplomatie Belge demande aux groupes armés de déposer les armes et de rejoindre les initiatives de paix. 

"La Belgique est fortement préoccupée par la résurgence de violences en Ituri. Des attaques meurtrières attribuées aux groupes armés CODECO et CRP dans le territoire de Djugu et aux ADF en Ituri et au Nord-Kivu, ont fait plusieurs dizaines de victimes civiles ces dernières semaines, dont 43 personnes dans un lieu de culte à Komanda. Nous condamnons ces violences abjectes et appelons à poser les armes immédiatement et à rejoindre les initiatives de paix", a écrit lundi 28 juillet 2025 sur X Maxime Prévot. 

Cette attaque des éléments du groupe armé Forces démocratiques alliées (ADF) a causé la mort d’au moins 43 civils (19 femmes, 15 hommes et neuf enfants). La majorité des victimes auraient été tuées à l’arme blanche dans un lieu de culte. Plusieurs personnes ont été enlevées. Des habitations et boutiques ont également été incendiées, aggravant une situation humanitaire déjà extrêmement préoccupante dans la province. La Mission des Nations Unies en RDC (MONUSCO) dit avoir renforcé sa présence sécuritaire dans cette province de l'est du pays. Des patrouilles supplémentaires sont désormais déployées autour de la localité qui se trouve à environ 60 kilomètres de la capitale provinciale de l’Ituri, Bunia.

Ces attaques interviennent alors que les Forces armées de la République Démocratique du Congo et l'armée Ougandaise mettent en exécution l'opération militaire conjointe Shujaa contre ces " terroristes" des ADF. Ces massacres viennent une nouvelle fois de relancer le débat sur l'efficacité de cette opération initiée dans l'Est de de la RDC depuis maintenant près 4 ans. Les deux armées ont signé vendredi 20 juin, à Kinshasa, le mémorandum d'entente révisé sur les opérations conjointes Shujaa contre les terroristes ADF-MTM. 

Selon le général major et porte-parole des FARDC, Sylvain Ekenge, le nouveau mémorandum d'entente réactualisé en fonction de l'évolution actuelle de la situation sur le terrain prévoit le renforcement des opérations contre les ADF sur le terrain et leur élargissement dans les territoires de Mambasa en Ituri. Ces opérations conjointes seront également étendues contre les groupes armés auteurs de l'insécurité dans la province de l'Ituri plus particulièrement dans les territoires de Djugu, Irumu, Mahagi et Aru.

Selon le dernier rapport du groupe d'experts des Nations-Unies, malgré son succès relatif dans l'élimination des dirigeants et des combattants des ADF, l'opération conjointe FARDC-UPDF Shujaa n'a pas permis de mettre un terme aux violences des ADF contre les civils dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Selon les experts de l'ONU, le déploiement supplémentaire des UPDF dans le sud du territoire de Lubero n'a pas ciblé les cellules ADF très actives dans le nord-ouest de Lubero. Profitant de la réduction de la présence des FARDC et concentrées sur l'escalade du conflit AFC/M23, les ADF ont poursuivi leurs opérations dans l'est du territoire de Beni, le nord-ouest du Lubero et dans le territoire d'Irumu.

Clément MUAMBA