Kinshasa : un café littéraire autour du livre « Ahata suivi de Ngamalo » de Elisabeth Mweya Tol’Ande pour clôturer la grande rentrée

café Littéraire
Ph.ACTUALITE.CD

Le livre « Ahata suivi de Ngamalo » de l’auteure Elisabeth Mweya Tol’Ande, une de plus anciennes écrivaines de la RDC, a été au cœur d’un café littéraire dimanche 31 octobre à la Grande rentrée littéraire de Kinshasa, à la place des artistes au rond-point Victoire. Il s’est passé une présentation de l’auteure et de son ouvrage puis un échange avec le public, en présence de l’éditeur, de la maison d’édition Nzoi, qui a fait une réédition du livre qui a été publié premièrement en 1977.

Le livre contient deux histoires, inspirée de la propre vie de l’auteure, représentant deux femmes dans deux époques différentes (Ahata et Ngamalo) mais avec la même problématique, celle de la femme qui doit se déterminer dans un foyer quand l’homme ne se comporte pas comme il se doit. Doit-elle s’en aller, mener une vie de solitude, mener une vie de dévoyer ou bien tenir bon comme un capitaine jusqu’à ce que la tempête se calme et que la famille se ressoude ? C’est un questionnement dont l’auteure considère que la réponse dépend de la capacité de la femme à gérer la situation.

« Parce que les hommes, du temps de Ngamalo qui est l’époque coloniale, et les hommes du temps de Ahata, en 1977, c’est deux hommes qui sont restés le même. Ils n’ont pas respecté la femme, ils l’ont chosifiée. Face à cela, la femme se trouve face à un dilemme. Divorcer ou continuer à supporter ? Le conseil que j’ai pu donner et que la femme doit user de tous ses atouts pour sauvegarder le foyer dans la mesure où c’est encore possible ».

Et d’ajouter :

« Il est des situations, quand vous les affronter, vous perdez même vos plumes, votre identité, en fin de compte vous devenez un chiffon humain. Tant que la perspective de la victoire est là, on doit tenir ferme. Mais la responsabilité revient aux hommes aussi. J’ai donné des conseils aux participants d’éduquer leurs enfants au respect de la femme dès les bas âges. Sinon les foyer connaîtront toujours des problèmes et la femme aura toujours un morceau dur ».

Le slam et la performance pour clôturer la Grande Rentrée Littéraire de Kinshasa

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La 5ème édition de Grande rentrée Littéraire de Kinshasa a fermé ses portes après 3 jours d’activités littéraires au cœur de Kinshasa, dans l’un des coins Les plus chauds, à Matonge, à la place des artistes au rond-point Victoire. Pour mettre à cette édition, les artistes Slameurs et performeurs ont proposé des spectacles en paroles pour les uns, en sensibilisation sur le phénomène « Bombé » pour les autres.

microMéga Le Verbivore a mené l’équipe pour le spectacle de Slam avec plusieurs autres jeunes un à un sur scène. Negue fly Nsau a fait le spectacle de performance, avec 3 autres artistes, où ils se sont déguisés en jeunes congolais consommateurs de « Bombé », une drogue fabriquée à base des matières du tuyau d’échappement des véhicules, et qui provoque un sommeil inarrêtable, même étant debout. Le tout pour sensibiliser et dire que cela n’est pas bon pour la jeunesse, comme c’était inscrit sur les papiers portés sur eux « Bombé fo bor », « Jeune batela lobi na yo » ou « Jeune tika bombé ».

Les activités de la 5e édition de la Grande rentrée Littéraire de Kinshasa ont débuté vendredi 29 octobre à la place des artistes au Rond-point Victoire, la clôture s’est effectuée dimanche. Un grand marché du livre a été installé pendant les 3 jours, de 9h à 18h. Pour la journée de clôture, une table ronde a été tenue sur l’état des lieux et perspectives de la bande dessinée ainsi que la présentation de la bande dessinée « Sambolé » de Jean-Paul Bindo. Et un débat sur l’écriture et l’édition en langues congolaises puis la présentation du dictionnaires congolais « Franclingala » de Munkulu Di Deni.

Emmanuel Kuzamba