Sud-Kivu : AFEM  a documenté 73 cas de violations des droits des femmes dont 8 réfugiées burundaises kidnappées

Photo/ Droits tiers
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L'association des Femmes des médias AFEM a documenté 73 cas des violations des droits des femmes du 01 au 28 Octobre 2021. Ces chiffres ont été publié dans le feuillet d'information intitulé" Brisons le silence, oeuvrons ensemble pour la protection et la sécurité des femmes." 

Ce feuillet indique que certaines femmes ont été violées, kidnappées ou accusées de sorcellerie et lynchées.


" 12 femmes ont été lâchement assassinées notamment 8 balles par des hommes en armes non autrement identifiées et 4 autres brûlées vives car accusées d'être des sorcières. Les faits se sont déroulés à Uvira, Walungu et dans la plaine de la Ruzizi. 3 femmes accusées de sorcellerie ont été chassées de leurs villages notamment à Walungu, Kalonge, Sange et Lemera. 15 cas de viol des femmes et filles ont été rapportés. La cité de Sange vient en tête avec 5 cas,  suivi de Kalony avec 3 cas, 2 cas rapportés à Lusenda dans le camp des réfugiés ( Fizi), 1 cas à Nyangezi, 1 à Mushinga et 1 autre à Minova" précise l'AFEM.


Et d'ajouter, " 11 femmes ont été kidnappées parmi lesquelles 8 réfugiées burundaises du camp de Lusenda à Fizi, 1 à Lemera et 2 à Uvira. 12 cas de violences domestiques ont été documentés dont 7 femmes battues, 5 chassées du toit conjugal et 12 abandonnés par leurs maris. 2 femmes ont été arrêtées arbitrairement à Minova. 18 cas des pratiques néfastes dont les femmes et les filles sont souvent victimes dans les axes touchés notamment 8 cas à Luvungi, 5 à Sange, 11 dans les trois communes de la ville de Bukavu, q5 cas à Nyangezi et 4 à Minova".


Face à ce nouveau record des violations des droits des femmes, l'association des Femmes des médias recommande aux autorités coutumières et religieuses de s'impliquer pour mettre fin à ce fléau.

Recommandations aux autorités


"  Aux autorités coutumières et religieuses d'instruire les hommes à assurer non seulement la scolarité des filles mais également leur maintien à l'école," recommande AFEM.

Les défenseurs des droits des femmes appellent à des enquêtes afin de sanctionner les coupables.

" Aux autorités politiques administratives et judiciaires, d'enquêter, identifier et arrêter les présumés auteurs des enlèvements des femmes et des accusations de sorcellerie, de prendre des mesures urgentes pour sécuriser la population et ses biens, de fermer les chambres de prière et maisons d'invocation qui versent dans les dérives liées aux accusations de sorcellerie et d'organiser des audiences foraines afin que les auteurs des violations des droits humains répondent de leurs actes conformément à la loi.

Et aux  services de sécurité : FARDC et PNC de "sensibiliser la population, les militaires et les policiers et leurs dépendants à ne pas recourir aux pratiques de sorcellerie, intensifier des patrouilles afin de mettre la main sur les auteurs de l'insécurité sous toutes ses formes et enquêter sur les cas d'accusations de sorcellerie et appliquer les sanctions. Brisons le silence, oeuvrons ensemble pour la protection et la sécurisation des femmes".


Ces chiffres ont été documentés à Walungu, Kalehe, dans la plaine de la Ruzizi ( Luvungi et Sange) et dans le ville de Bukavu.


Justin Mwamba