RDC: Greenpeace appelle à un examen "transparent" des contrats forestiers illégaux

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L'organisation de protection de l'environnement Greenpeace a appelé à la transparence dans l'examen des contrats de cession des concessions forestières conclus en violation du moratoire en vigueur en République démocratique du Congo depuis 2002, dans un communiqué samedi soir.

Le président Félix Tshisekedi a indiqué vendredi en Conseil des ministres que "les premières vérifications ont mis en évidence l’illégalité de nombreux contrats" d'attribution de concessions forestières qui se caractérisent par "des irrégularités", selon le compte-rendu de cette réunion.

Le chef de l’État a également invité la ministre de l'Environnement à "suspendre tous les contrats douteux en attendant le résultat de l’audit, et d’en faire rapport au gouvernement lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres", ajoute ce document.

En février, Greenpeace avait demandé au président Tshisekedi d'annuler des contrats d'octroi des concessions forestières signés par le ministre de l'Environnement de l'époque Claude Nyamugabo.

Greenpeace a salué cette décision du président congolais mais a estimé que "l’examen des illégalités dans le secteur forestier doit être transparent, indépendant, et ouvert aux commentaires des organisations de la société civile".

L’organisation a estimé également que cette décision devrait être aussi "un feu rouge" pour le projet de l'actuelle ministre de l'Environnement Ève Bazaiba de lever le moratoire sur les nouvelles concessions industrielles.

Pour Greenpeace, il faut au contraire maintenir ce moratoire sur de nouvelles concessions, étant donné que le secteur forestier congolais se caractérise par la mauvaise gouvernance qui "favorise la corruption à outrance et demeure en décalage avec les besoins socio-économiques du peuple congolais, et accentue la crise climatique".

Grande comme cinq fois la France, la RDC abrite plus de 60% des forêts denses du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical de la planète après l'Amazonie.

Officiellement, seuls un peu plus de 11 millions d'hectares (110.000 km2) ont été concédés par l'État à des industriels pour l'exploitation du bois.

La déforestation constitue une menace dans la lutte contre le changement climatique, en libérant du dioxyde de carbone stocké en grande quantité dans les tourbières des forêts tropicales de la RDC, souligne Greenpeace.


AFP et ACTUALITE.CD