Diminution du train de vie des institutions : pour ACAJ, il faut absolument réduire le personnel et harmoniser la rémunération avec les avantages pour tous les agents

Le Palais du peuple
Illustration. Le Palais du peuple pendant les travaux de désinfection contre la Covid-19

A l’issue de la réunion du comité de conjoncture économique du mardi 10 août dernier, le Premier ministre Sama Lukonde Kyenge a promis qu’il va proposer, à la réunion du conseil des ministres, la question de la réduction du train de vie des institutions.  L'objectif visé par cette démarche est notamment de réduire  tant les émoluments que les frais de fonctionnement des différents ministères.

La question de la réduction du train de vie des institutions  a toujours  préoccupé la société civile et quelques partenaires internationaux de la RDC. Pour l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), deux choses concrètes sont attendues du gouvernement à travers cette démarche.

Il s’agit notamment de diminuer le nombre de personnels, jugé « pléthorique » ou encore d’harmoniser la rémunération avec les avantages pour tous les agents publics de l’Etat.

« Il y a deux choses concrètes qui doivent être réalisées et que nous attendons du gouvernement. Premièrement, c’est la diminution du personnel, en commençant par la présidence, au niveau de tous les ministères sans oublier les entreprises et établissements publics. Il faut absolument diminuer le nombre de personnels, qui est pléthorique. Deuxième chose, qu’on puisse, une fois pour toute, définir la base rémunératoire c’est-à-dire qu’on harmonise la rémunération avec les avantages pour tous les personnels, tous les agents publics de l'Etat en commençant par  la présidence jusqu'au dernier agent et que cela soit publié au journal officiel », a déclaré, à ACTUALITE.CD, Maître Georges Kapiamba, coordonnateur de l’ONG ACAJ.

Pour lui, cette démarche aura directement un impact positif sur la diminution des dépenses pour l’Etat.

« A partir du moment où on diminue le personnel (le nombre, ndlr)  automatiquement les dépenses diminuent. A partir du moment où on fixe la rémunération par inique c’est-à-dire un barème unique pour tout le monde avec des avantages qui peuvent varier en fonction de ce qu’on occupe comme poste, cela aura un impact positif en termes de diminution des dépenses pour l’Etat. En dehors  de ça, il faudrait aussi qu'on oblige le gouvernement d’investir dans les hôpitaux publics et que tous les contrats signés aujourd'hui avec toutes les formations hospitalières ou médicales soient rompus parce que ça coûte cher pour le gouvernement », a-t-il ajouté.          

Maître Georges Kapiamba soutient que l’argent qui va être dégagé à la suite de la réduction du train de vie des institutions peut servir à plusieurs autres. Selon lui, cet argent peut être investi en faveur du social de la population ou encore, il peut permettre d’améliorer le salaire des agents de l’Etat.

« Il faudrait que l'on oriente les investissements à caractère social. Automatiquement, il faut que ça permette aussi d'augmenter le salaire  des agents et des fonctionnaires  de l'Etat. Une partie devra être orientée notamment dans l'amélioration des soins médicaux, des infrastructures routières et aussi que ça soit orienté dans l'investissement pour accorder des bourses aux meilleurs dans les universités  publiques et qu’on pense aussi à accorder un peu d'argent aux chômeurs pourquoi pas », a-t-il conclu.

Pour rappel, la question de la réduction du train de vie avait aussi été évoquée par le président de la République Félix Tshishekedi. C’était lors d’une interview à Goma (Nord-Kivu). « Je suis pour qu'on baisse le train de vie de l'Etat », avait-t-il dit en répondant à une question d’un journaliste.

Bethyla Alfani, stagiaire IFASIC