RDC-Ituri: « le désarmement ne doit pas que concerner les groupes armés, les armes circulent aussi dans la communauté » 

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Félix Tshisekedi a nommé les animateurs du Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS). Cette nouvelle initiative résulte de la fusion du Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (PN-DDR) et du Programme de Stabilisation et reconstruction des zones sortant des conflits armés (STAREC). Placé sous l’autorité directe du chef de l’Etat, le nouveau dispositif s’articule sur la stratégie conjointe de retrait progressif de la MONUSCO. Le P-DDRCS veut promouvoir la stabilité par la réintégration des ex-combattants dans la vie civile au sein des communautés et non pas au sein des FARDC dans une logique de rétablissement de la cohésion sociale grâce au développement économique durable et au soutien de leurs moyens de subsistance, conformément aux plans de développement local et au processus de planification participative. 

Dans la province de l’Ituri, l’accent devrait être mis non seulement sur les combattants, mais aussi sur la circulation des armes dans la société. 

En plein débat sur le profil de Tommy Tambwe qui a été désigné par Félix Tshisekedi comme coordonateur du P-DDRCS,  Dieudonné Lossa Dhekana, coordonnateur de la société civile de l'Ituri, estime que le temps n’est plus à polémiquer sur les animateurs du Programme.

« Nous n’avons pas à chercher des saints. Tout le monde a un passé. L’homme est faillible. Les gens peuvent cependant changer. Si l’autorité suprême a fait confiance à Tambwe, ce n’est pas à moi de douter. Il est nommé parce qu’il est capable. Nous allons le juger après la réalisation de son travail. Aujourd’hui, c’est trop tôt. Ceux qui dirigent le pays ont également un passé. Nous attendons un animateur de ce programme depuis longtemps ». 

Il veut une campagne plus inclusive.

« Nous attendons que les groupes armés soient démobilisés à travers la province. Le désarmement ne doit pas que concerner les groupes armés. L’opération doit s’étendre jusqu’au sein de la communauté. Nous craignons que les armes circulent dans la communauté. Il y a aussi la stabilisation. Nous voulons avoir la paix en Ituri et cela ne sera pas possible tant que les armes circulent dans la communauté et parmi les groupes armés. Ces armes doivent être récupérées ». 

Il propose que les leçons de précédentes opérations soient tirées.

« Nous voulons l’implication de tout le monde, si ce n’est pas le cas ce sera un échec. Nous ne voulons que l’opération échoue. Cela fait presque 20 ans que le désarmement a été réalisé en Ituri et aujourd’hui, on revient pour la même opération. C’est le moment d’impliquer tout le monde ».  

Vous pouvez l’écouter ici dans cet entretien avec Freddy Upar à Bunia.