Ituri/Nord-Kivu : « il y en a ceux qui pensaient qu’en un, deux mois l’état de siège allait tout terminer », lance le ministre de la défense

Les FARDC en patrouille/Ph. ACTUALITE.CD

L’évaluation de l’état de siège en Ituri et au Nord-Kivu se poursuit à la commission défense et sécurité de l'Assemblée nationale. Le ministre de la défense, Gilbert Kabanda y était mardi avec les gouverneurs militaires de deux provinces afin de répondre aux préoccupations des députés. Le ministre est conscient que les choses ne se sont pas améliorées sur le terrain, mais laisse à chacun d’apprécier les réalisations faites en trois mois.

« Ça dépend du critère d'appréciation, chacun a son critérium, il y en a ceux qui pensaient que l'état de siège en un mois, deux mois allait terminer tout ce qu'il y a comme problème sur le terrain, il y en a d'autres qui comprennent que la situation était tellement mauvaise qu’il faut plus de temps et que ce qui a été déjà réalisé doit être capitalisé pour qu'on arrive à l'effet final recherché », a-t-il fait savoir.

M. Kabanda évoque notamment la planification des opérations qui évoluent avec la dynamique sur le terrain.

« Il y a les opérations militaires, la planification se fait au début et ça se fait tout au long des opérations. Donc la planification n'est pas statique, elle est progressive, au fur et à mesure qu'on avance, on revoit la planification et jusqu'à la fin des opérations. La planification n'est pas stationnaire, elle n'est pas ponctuelle, elle est successive, elle est progressive », a expliqué Gilbert Kabanda ministre de la défense.

Depuis l’entrée en vigueur de l’état de siège le 6 mai dernier, plusieurs membres des groupes armés se sont rendus aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), notamment dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu. Mais dans les territoires de Beni et d’Irumu, l’état de siège n’arrive toujours pas à apporter la paix, selon plusieurs observateurs. Ces derniers estiment que la situation sécuritaire s’est davantage dégradée. Des attaques et des tueries sont de plus en plus enregistrées. C’est ainsi que les députés ont demandé l’évaluation de l’état de siège.

Les auditions se poursuivent encore à la commission défense et sécurité où la ministre d'État de la justice Rose Mutombo et son collègue de l'intérieur et sécurité doivent revenir pour répondre aux préoccupations des députés nationaux.

Après cette série d'auditions, la commission va présenter un rapport à l'assemblée plénière. Cette dernière va éventuellement approuver les conclusions du rapport. Le sort de l'état de siège en dépend.

Berith Yakitenge et Clément Muamba