Le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso s’est attaqué mardi 13 juillet aux diplomates qui ont pris publiquement position concernant la proposition de loi sur réservant les fonctions de Président de la République aux seuls congolais de père et de mère. Il a dénoncé « l’audace et la pression » de certains diplomates accrédités au pays, tendant à influencer les décisions des institutions.
« La République Démocratique du Congo réitère son attachement indéfectible aux buts et principes de l’organisation des Nations Unies. Cependant, elle regrette cette propension audacieuse de certains diplomates à prendre publiquement position sur des questions qui relèvent du domaine réservé de l’Etat, voire à mettre la pression sur ses institutions dans le but d’orienter les décisions et ce, au mépris total de ce principe moderne fondamental », a déclaré Christophe Mboso dans sa communication au cours de la plénière de l’Assemblée nationale.
À la suite du dépôt de la proposition de loi sur la nationalité au bureau de l’Assemblée nationale par le député Nsingi Pululu, certains diplomates notamment Mike Hammer, ambassadeur des USA en RDC et Bintou Keita, cheffe de la Monusco s'étaient exprimés contre cette initiative.
« J’encourage les responsables des institutions, formations politiques et responsables de la société civile concernés, à travailler ensemble pour rassurer le pays sur l’organisation crédible et indépendante du processus électoral de 2023. Je souligne également la nécessité d’organiser des élections inclusives et apaisées, en prenant garde aux conséquences potentiellement dangereuses d’un débat clivant sur la nationalité », avait dit Bintou Keita au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’américain M. Hammer avait soutenu sur twitter la position de Mme Keita.
Mais Mboso semble être ferme face à ce qui est perçu comme une « ingérence » aux affaires internes de l’Etat. « Pareille posture n’est nullement respectueuse de nos engagements communs de San Francisco. La moitié de la morale sera atteinte, si l'on peut éliminer l'ingérence dans la vie des autres. Telle demeure notre conviction », a-t-il appelé.
Clément Muamba