RDC : le Gouvernement et la population appelés à souscrire à la création de la bourse carbone

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Le Comité de recherche écologique et de reconstruction forestière (CRERF) a organisé, ce jeudi 8 juillet à Kinshasa, une conférence sur la sensibilisation en faveur de la souscription à la création de la bourse carbone. A travers cette conférence, le CRERF a, en plus de la population, exhorté quelques ministères, au sein du gouvernement actuel, d’être au poumon de cette affaire. Il s’agit notamment des ministères de la recherche scientifique, de l’environnement, du développement rurale ou encore celui des finances.

« C’est un cris d’alarme au gouvernement et à la population toute entière pour la souscription afin que l’existence de cette bourse puisse aider à ce que nous puissions avoir dans le budget de l’Etat ce que nous perdons », a déclaré Virginie Musenga, docteur en géologie et présidente du conseil d’administration de l’Institut National de l'Environnement et de Recherche Agricole (INERA).

Et d’ajouter :

« Nous avons parlé de la création de la bourse carbone. Nous avons insisté sur les grandes richesses que nous avons, notamment la forêt du bassin du Congo qui regorge la tourbière. Mais malheureusement, nous sommes distraits par rapport à cette question-là. Nos populations riveraines vivent de la forêt, mais elle est détruite, en même temps que la tourbière. Nous disons à nos dirigeants et à la population que si nous nous concentrons à constituer la bourse carbone encrée sur le marché, ça sera rentable pour nous tous. Nous sommes en train de chercher la bourse carbone pour combler tant soit peu les besoins de la population qui font en sorte que la forêt soit détruite ».

Pour cette géologue, la bourse carbone est une source de richesse qui peut booster le développement de la RDC et ce, en prenant en compte l’énorme perte que le pays subit chaque année.

« Pour 107 tonnes de carbone par hectare, nous pouvons gagner beaucoup d’argent. Trois cents millions d’hectares (300.000.000 ha) de la forêt du bassin, multipliés par 107,477 tonnes, égale Trente-deux milliards deux cents quarante-trois millions cent mille tonnes (32.243.100.000 tonnes) de biomasse capturée par la forêt du bassin du Congo. Par conséquent, si la taxe ou le quota dans lequel nous voulons adhérer actuellement est de 10 dollars par tonne, c’est à multiplier par cette quantité trouvée, donc nous aurons trois cent vingt-deux milliards quatre cent trente et un millions de dollars (322.431.000.000), c’est ce chiffre que nous perdons chaque année », a-t-elle démontré.

En effet, la forêt du bassin du Congo est assez vaste et la RDC occupe plus de 68% soit  un potentiel de 10% de forêt tropicale du monde. Et dans la région du bassin du Congo, la taille du pays est de 57%. Il y a émission de gaz à effet de serre, principalement le dioxyde de carbone, qui impact négativement sur le climat. Par la présence de la forêt que la RDC regorge, le pays a la capacité de capturer ce carbone sous réserve, et n’en libérer que la molécule de l’oxygène qui est vital.

Thérèse Ntumba