Le Ministre de l'économie nationale Jean-Marie Kalumba a réagi à la correspondance de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) l'accusant de vouloir imposer une structure des prix des biens de première nécessité à tous les importateurs des produits surgelés.
« Les concertations qui ont eu lieu avec les membres de votre syndicat œuvrant dans le secteur de l'importation des produits vivriers congelés n'ont jamais porté sur une quelconque imposition d'une structure unique des prix comme vous l'alleguez dans votre précitée. Ces travaux qui se sont étalés sur un mois entier visaient plutôt à assainir les structures des prix particulières établies par les différents importateurs, de sorte à élaguer en toute transparence les éléments qui les surchargent et qui ne sont pas justifiés par les prescrits de l'arrêté ministériel n•34/CAB/MINET/ECONAT/JKN/2018 du 15 octobre 2018, toujours en vigueur, portant les normes applicables en la matière », a réagi mardi 29 juin le ministre de l'économie dans une correspondance adressée à l'administrateur délégué de la FEC.
M. Kalumba a relevé qu'aucune contestation des importateurs n'a été enregistrée lors de la dernière réunion le 24 juin dernier . Il note que les importateurs des produits congelés veulent « passer outre la réglementation en vigueur en incorporant dans leurs structures de prix particulières selon leur bon vouloir, des charges non prévues par l'arrêté ministériel sus évoqué ».
Jean Marie Kalumba retient que la FEC voudrait se référer au Premier Ministre en ce qui concerne les structures des prix.
« Je prends acte de ce que vous avez résolu de vous référer à son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement qui détient, déjà, à l'instar des autres membres de son gouvernement tous les renseignements utiles recueillis par mon ministère sur la manière dont les prix effectivement pratiqués dans le secteur de l'importation des produits surgelés sont formés au regard de la réglementation en vigueur et des déclarations faites par les opérateurs du secteur, tant devant les services de la douane que lors du dépôt de leurs structures des prix particuliers au secrétariat général du ministère de l'économie nationale. Entre-temps, je persiste pour ma part à inviter vos membres au strict respect de ladite réglementation », a-t-il conclu, tout en s’interrogeant « s'il existe un pays au monde où des opérateurs économiques s'autoriseraient une telle liberté? »
La Fédération des entreprises du Congo (FEC) avait appelé à l’arbitrage du Premier-ministre afin de trouver une solution concertée liée à la nécessité de baisser les prix des produits de première nécessité, tel que décidé lors de la dernière réunion du conseil des ministres.
Dans une correspondance adressée au ministre de l’Economie nationale, son administrateur délégué Kimona Bononge avait évoqué l'imposition d’une structure des prix qui ne prend pas en compte les coûts justifiés par des pièces comptables.
L'administrateur délégué Kimona Bononge avait dénoncé une approche de l’administration de l’économie qui viole une disposition légale relative à la liberté des prix et à la concurrence. Elle estime que le ministre de l’Economie nationale a fait des annonces, en date du 24 juin, qui dénotent, selon elle, une volonté affichée d’imposer une structure unique des prix des biens de première nécessité à tous les importateurs pour la simple raison qu’ils ont refusé d’apposer leur signature sur le procès-verbal (PV).
Clément Muamba