RDC-Djugu : une semaine après d’intenses combats à Fataki, les déplacés ne sont toujours pas retournés craignant d’éventuelles attaques

Un village incendié par les miliciens à 10Km de Nizi, Djugu (Photo ACTUALITE.CD)

Le centre commercial de Fataki (territoire de Djugu), à 85 km au nord de la ville de Bunia, reste désert une semaine après des combats acharnés entre l’armée et les miliciens de CODECO. Les habitants qui avaient fui ne sont toujours pas retournés redoutant d’éventuelles attaques des miliciens.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 10 000 personnes ont fui Fataki et la majorité s’est réfugiée aux abords d’un camp de la Monusco dans la localité voisine de Djaiba.

« Plus de 8 000 autres personnes se sont déplacées à proximité d’un camp de la Monusco à Djaiba dans le territoire de Djugu. Cette population s’ajoute à plus de 2 000 autres personnes présentes à cet endroit depuis avril 2021. Ces personnes déplacées ont besoin de nourriture, abris, aux articles ménagers essentiels, l’eau potable ainsi que de latrines hygiéniques », dit OCHA dans son bulletin humanitaire.

C’est la période de la récolte de haricots dans la région. Les déplacés accèdent difficilement à leurs champs par crainte d’attaques.

« Nous sommes toujours en déplacement à Djaiba. Il n’est pas possible de retourner à Fataki parce que les militaires signalent parfois des mouvements suspects des assaillants. Actuellement, les militaires sont déployés dans plusieurs endroits pour parer à toute éventualité. Nous sommes pendant la période de récolte de haricots. Je suis au champ mais certains déplacés ne peuvent pas faire la récolte par crainte des miliciens qui peuvent surgir à tout moment », a dit à ACTUALITE.CD un déplacé de Kataki.

Selon les sources locales, les militaires sont visibles notamment vers la paroisse catholique où plusieurs maisons ont été incendiées par les miliciens. Au moins cinq attaques ont été menées par les combattants. Ces derniers ont pillé l'hôpital principal de Fataki. La situation humanitaire sanitaire et humanitaire est préoccupante dans la région. Une quarantaine de miliciens étaient tués lors des différentes attaques.