D’énormes embouteillages étaient observés jeudi sur les principales voies de sortie de Goma à la suite de la décision des autorités d’évacuer une dizaine de quartiers de la ville. Sur recommandation du gouvernement, des milliers de personnes sont arrivées à Sake après environ 25km de trajet. Un calvaire pour Razak qui est arrivé dans cette cité du territoire avec sa famille.
« Mon nom est Razak. Je suis à Sake. Quand nous sommes arrivés ici, les prix aux marchés ont doublé. C’est comme si on était dans un autre pays (…). Rien n’a été fait par les autorités pour nous aider. Chacun s’est débrouillé avec ses propres moyens. Nous sommes ici depuis 5 heures du matin ».
Route exiguë, véhicules, motos, piétons se partagent la voie.
« Le parcours était difficile. Parfois, on descendait du véhicule pour progresser à pied. Des gens ont passé nuit dehors. Ils sont nombreux même sur la voie publique ».
Sur place, la situation demande une intervention d’urgence.
« Je demande aux autorités de considérer que ceux qui ont quitté Goma et se retrouvent actuellement à Sake sont aussi des congolais. Ils ont droit à l’eau, à la nourriture. Beaucoup ont passé nuit affamés. Les prix augmentent et le taux du dollar oscille ».
Alors que l’attention était jusqu’à présent sur les quartiers sans eau et les personnes sinistrées par l’éruption volcanique du 22 mai, avec ce nouveau développement, la question de l’assistance aux personnes déplacées est désormais une priorité, constate pour sa part OCHA.
Ce vendredi, de nouvelles évaluations auront lieu à Sake, à Rutshuru et dans les autres zones de relocalisation.
Ecoutez Razak sur des propos recueillis par Yvonne Kapinga à Sake.