Contrairement aux propos de Kagame, plusieurs sources ont rapporté des incursions de l’Armée rwandaise dans l’Est congolais ces dernières années

ACTUALITE.CD

Paul Kagame s’est exprimé lundi à Paris au sujet des opérations militaires dans l’Est de la RDC. Interrogé par RFI et France 24, le président Rwandais a évoqué particulièrement les rapports que son pays entretient actuellement avec Kinshasa.

« Les discussions sont en cours, mais la chose la plus importante ici c’est que pour moi, il y a cette ambiance qui nous permet de dialoguer qui faisait défaut avant. Les gens qui travaillent ensemble trouvent de solutions », a t-il dit. 

Selon lui, une opération conjointe n’est pas à exclure.

« Oui, ce n’est pas à exclure, mais cela dépend toujours de la situation. Il faut que les deux parties voient si cela peut marcher? Quels sont les coûts, les bénéfices? Il faut que les les gens soient souples ». 

Il en a profité pour tancer l’ONU et vanter la puissance de son armée.

« Je souhaite qu’ils aillent plus loin. Pourquoi le Rwanda devrait-il se rendre en RDC alors que les nations unies sont là. Je ne reconnais pas la présence des troupes rwandaises en RDC. Si nous étions en RDC, nous ne serons pas en échec. Je peux vous l’assurer, on échouerait pas à régler le problème ». 

Dans son rapport à mi-parcours publié en décembre dernier, le groupe d’experts des Nations unies évoquait des incursions des troupes rwandaises en RDC.

Ces experts signalaient même des opérations militaires menées dans le Nord-Kivu entre la fin de 2019 et le début d’octobre 2020. Ils disaient avoir examiné des éléments de preuve dont des documents, des photographies des images aériennes, en plus d’une vingtaine d’entretiens avec diverses sources.

Dans son rapport publié en février 2021, le Baromètre Sécuritaire du Kivu (KST), projet initié par Human Right Wach et le Groupe d’Etude sur le Congo de l’Université de New York, soulignait également que l’ingérence des puissances régionales dans l'est du Congo s'est de nouveau accrue ces dernières années, « en particulier dans des zones sensibles telles que les Hauts Plateaux du Sud-Kivu ».

Selon le KST« le Rwanda est intervenu avec plus de force pour cibler les rebelles rwandais depuis l'arrivée au pouvoir du président Félix Tshisekedi en janvier 2019 ». 

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