Assassinat du journaliste Barthelemy Kubanabandu: « des mesures doivent être prises pour sécuriser les journalistes en particulier dans les zones en conflit », plaide le BCNUDH

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Le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l'Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) condamne fermement le meurtre de Barthelemy Kubanabandu Changamuka, professeur de nutrition et journaliste à la Radio Communautaire de Kitshanga, dans le territoire de Masisi (dans la province du Nord-Kivu).

Le journaliste a été tué dimanche par des hommes armés alors qu’il rentrait chez lui après son travail. 

« Aucune information n’est pour l’heure disponible sur l’identité et le mobile de ce meurtre », ajoute le BCNUDH qui invite instamment les autorités à ouvrir promptement une enquête sur les circonstances de cet incident et de traduire les auteurs devant les juridictions compétentes.

« Des mesures doivent être prises pour sécuriser les journalistes et les défenseurs de l’homme dans l’exercice de leurs activités légitimes, en particulier dans les zones en conflit », ajoute t-il.

A 23 ans, Barthelemy Kubanabandu  Changamuka venait de présenter à 19 heures son émission consacrée à l’obésité alimentaire. Aussitôt terminé son émission, le journaliste se fait accompagner à son domicile par un de ses amis. C’est au moment où ils allaient se séparer qu’ils ont vu surgir deux personnes armées de la parcelle du journaliste.  Son compagnon a réussi à se sauver en courant dans la maison, tandis que Barthélémy Kubanabandu a été neutralisé. Après avoir reçu huit balles, le journaliste a immédiatement succombé à ses blessures.

« J’ai l’impression que Barthelemy Kubanabandu était filé par ces hommes armés. Il a été donc ciblé. Le matin, il n’avait pas envie d’aller à sa rédaction. Il doutait d’aller présenter son émission. Il s’y était quand même rendu. Il ne m’a jamais dit qu’il recevait des menaces ou qu’il avait un problème avec des gens ici à Kitshanga. Nous étions surpris de voir deux personnes armées débarquer chez lui dans l’obscurité. Ils n’ont rien dit quand ils étaient arrivés. Et, quand j’ai vu une arme, j’ai couru dans la maison en laissant mon ami dehors. Après l’avoir achevé avec 8 balles tirées dans les jambes, la poitrine, les mains et les cuisses, ces hommes armés ne lui ont rien demandé. Ils ont simplement pris son téléphone portable », a déclaré à Journaliste en danger son compagnon et témoin de cet assassinat.     

Pour JED, il s’avère impératif qu’une enquête sérieuse soit immédiatement ouverte pour élucider les circonstances de ce meurtre ainsi que punir les auteurs.

JED estime que cette enquête urgente des nouvelles autorités politiques et sécuritaires de la province serait un signal fort dans la lutte contre l’insécurité qui prévaut dans cette province où un Etat de siège vient d’être décrété par le Président de la République dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri en proie à des violences inouïes depuis plusieurs années du fait de la présence des multiples groupes armés.

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