RDC: l’UNICEF plaide pour que le Gouvernement prenne des mesures appropriées pour prévenir l’utilisation et la manipulation des enfants à des fins politiques

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Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) condamne l’utilisation et la manipulation des enfants à des fins politiques en République démocratique du Congo. Il plaide pour que le Gouvernement congolais prenne des mesures appropriées pour ces comportements.

L’agence onusienne et les acteurs de protection de l’enfance ont en effet été alertés par des incidents affectant des enfants pendant les manifestations dont des blessures par balle, des incarcérations d’enfants et même des décès. 

L’UNICEF rappelle également à la population que les enfants ne devraient pas être utilisés dans des manifestations « populaires ». 

"Nous exhortons les leaders des partis politiques partout dans le pays à cesser d’utiliser les enfants en les manipulant de diverses manières. Ces actes constituent une violation des droits de l’enfant dans la mesure où ils affectent notamment le rythme et la présence des enfants à l’école et peuvent faire courir aux enfants des risques élevés », a déclaré mercredi la Représentante adjointe de l’UNICEF en RDC, Katya Marino.

L’appel est également lancé à l’endroit de la société civile.

« Nous lançons un appel aux autorités et à toutes les forces vives du pays, y compris à la société civile et aux parents, pour qu'ils redoublent d'efforts afin d'appuyer les acteurs de la protection de l'enfance dans leur lutte contre la manipulation des enfants à des fins politiques, manipulation qui les exposent à des risques importants de violences ou d’arrestations en violation des dispositions de la Loi portant Protection de l’Enfant mais aussi de la Convention de Internationale des Droits de l’Enfant ».

En mars, la Section de la protection de l’enfant de la MONUSCO avait documenté 108 violations graves des droits de l’enfant dans le cadre des conflits armés en RDC, ce qui représente une diminution de 43% du nombre de violations documentées en février (189 violations). Au total, 103 des 108 violations graves commises à l’encontre d’enfants documentées en mars 2021 sont attribuables aux groupes et milices armés et cinq violations ont été commises par des agents de l’Etat, dont quatre par des agents de la PNC et une par des militaires des FARDC. Les principaux auteurs parmi les groupes et milices armés sont les Maï-Maï Apa na Pale et les Nyatura (20 violations respectivement), les ADF (14 violations), les APCLS (13 violations) et les Maï-Maï Mazembe (11 violations). Globalement, 47% des violations ont été documentées dans la province du Nord-Kivu, 20% en Ituri et 19% au Tanganyika.