Maniema : la société civile lance un cri d'alarme au Chef de l'Etat plus d'une année après le kidnapping de 4 personnes dont deux médecins

La cathédrale de Kindu

La Société civile du Maniema appelle le président de la République Félix Tshisekedi à intervenir personnellement pour la libération de quatre congolais retenus en otage par la milice Malaïka dans le territoire de Kabambare au sud de la province.

Michel Kasonda, Président de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile, a indiqué mardi que sa structure citoyenne a résolu d'appeler à l'intervention du Chef de l'Etat car, selon lui, les efforts au niveau local ne suffisent pas pour obtenir la libération de ces compatriotes.

« Nous pensons qu'il faut l'intervention du Chef de l'Etat parce que nous, NDSCI, l'Assemblée provinciale, nous sommes en train de mener des actions et nous n'avons pas eu gain de cause. C'est pourquoi nous voulons l'implication d'un troisième intervenant qui est le président de la République », fait-il savoir à la presse.

Et de poursuivre :

« Nous savons très bien que le président de la République est le commandant suprême des Forces Armées et ce dossier, c'est un problème sécuritaire, alors son implication fera à tout prix que ces jeunes gens-là kidnappés, il y a plus d'une année puisse recouvrer leur liberté ».

Maître Michel Kasonda pense que le président de la République peut agir à travers le Ministère de l'Intérieur ou encore celui de la Défense. Il regrette le manque d'implication profonde des autorités dans ce dossier.

Kidnapping de ces quatre personnes

Deux médecins de l'HGR de Lusangi figurent parmi les quatre personnes retenues par la milice. Il s’agit de Dr Albert Unya Wetchi et Gustave Mwemedi Radjabo, pris en otage par les miliciens Mai-mai Malaika depuis la nuit du 3 au 4 mai 2020 dans la zone de santé de Lusangi.

Il en est de même pour le président de la société civile et le président de l'association la Voix des Sans Voix de Salamabila, qui sont entre les mains de la milice depuis le 11 décembre 2019.

Activisme des groupes armés dans la région et revendications des communautés locales

Le Sud de la province du Maniema connaît depuis 2016 un activisme des groupes armés avec la présence de plusieurs factions de la milice Malaïka. Ce groupe armé constitué des populations autochtones commet des attaques, tueries et kidnapping. Ils protestent contre le non-respect du cahier de charge signé avec Namoya Mining, filiale de Groupe Banro Corporation, une société de droit canadien. La firme a annoncé en Juin 2020 avoir vendu sa mine d’or de Namoya à Shomka Resources Ltd, dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détient une participation minoritaire.

Récemment à la suite de la motion incidentielle du député Thierry Badisungu, l'Assemblée provinciale du Maniema avait recommandé au Gouverneur de s'impliquer dans la libération de ces sujets congolais.

Chadrack Londe, à Kindu