Covid-19 : les participants à l’évaluation d'une association thérapeutique contre les cas légers en Afrique sont recrutés notamment en RDC

Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

L’étude ANTICOV menée par un consortium de 26 organisations africaines et institutions internationales de recherche dans 13 pays africains, dont la RDC, a commencé à recruter des participants afin d’évaluer une nouvelle association thérapeutique Nitazonxanide + Ciclésonide. L’annonce a été faite ce mardi 27 avril par ces organisations, coordonnées par l’ONG de recherche médicale Initiative Médicaments contre les Maladies Négligées (DNDi), dans un communiqué.

En effet, ces 13 pays Africains avaient lancé les recherches cliniques en novembre 2020, sur le traitement des patients atteints d’une forme légère ou modérée de la Covid-19. Cette nouvelle association thérapeutique (Nitazonxanide + Ciclésonide), est donc destinée à prévenir l’évolution des formes légères à modérées de Covid-19 vers une forme sévère.

« Dans de nombreux pays africains, nos pires craintes sont en train de se réaliser puisque les unités de soins intensifs déjà surchargées commencent à se remplir de patients atteints du COVID-19. Le continent africain ne reçoit pourtant pas suffisamment de doses de vaccins. L’efficacité de ceux-ci est en outre menacée par la propagation rapide des nouveaux variants, ce qui est un autre sujet majeur d’inquiétude. Il est donc urgent d'identifier des traitements abordables et faciles à administrer, capables d'empêcher l'évolution vers une forme grave de la maladie et de ralentir la propagation de l'infection », a déclaré le Dr John Nkengasong, directeur des Centres Africains de Contrôle et de Prévention des Maladies de l'Union Africaine (CDC Afrique).

L’étude ANTICOV, selon les chercheurs, évalue l’efficacité d’un nouveau traitement potentiel associant le nitazoxanide, un médicament antiparasitaire, et le ciclésonide, un corticostéroïde administré par inhalation. Ces deux composés possèdent des mécanismes d'action différents qui pourraient agir à différents stades de l'infection : le premier est potentiellement actif lors de la première phase de réplication du virus SARS-CoV-2, tandis que le deuxième diminue la probabilité d'apparition d’une phase inflammatoire quelques jours plus tard. Ces deux médicaments sont déjà disponibles sur le marché et si leur efficacité contre le COVID-19 est démontrée, ils offriront l’avantage d’être abordables et faciles d'accès et d'administration.

« Cela fait plus d'un an que la crise du COVID-19 a été qualifiée de pandémie. Mais même si nous disposons à présent de vaccins homologués, il existe encore très peu de traitements disponibles, en particulier pour le premier stade de l’infection - quand il serait possible d’empêcher la progression vers une forme sévère, de réduire la transmission et peut-être de prévenir le risque d’effets à long terme, ou “COVID long”. Nous n’avons toujours pas de traitement pour les formes légères à modérées, et cela reste une priorité de recherche en Afrique - et dans le monde entier », a déclaré la Dr Nathalie Strub-Wourgaft, directrice en charge de la réponse COVID-19 de DNDi.

Les premiers participants de ce nouveau bras de l'étude ont été recrutés en RDC et en République de Guinée. Dans les semaines à venir, d'autres sites accueilleront des patients au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d'Ivoire, en Éthiopie, au Ghana, en Guinée équatoriale, au Kenya, au Mali, au Mozambique, en Ouganda et au Soudan.

« ANTICOV s’appuie sur une plateforme dite « adaptative », un type d’essai flexible et innovant qui permet d'ajouter ou de retirer des traitements sur la base des analyses de résultats effectuées en continu. Le Consortium ANTICOV évalue et prépare les médicaments qui seront mis à l’essai dans le prochain bras de l'étude, en s’appuyant sur les analyses effectuées par le groupe de travail d'experts du Partenariat des thérapeutiques de l’Accélérateur d’accès aux outils contre le COVID-19 ACT-A (Access to COVID-19 Tools Accelerator), dirigé conjointement par Unitaid et Wellcome », ajoute le communiqué.

L'inclusion de l’association de ces deux molécules (nitazoxanide + ciclésonide) dans un nouveau bras de l'étude ANTICOV a été examinée par le Comité d'examen éthique de la recherche sur le COVID-19 de l'OMS et par le Forum africain de réglementation des vaccins (AVAREF), qui a été créé par l'OMS et a facilité le processus réglementaire d’autorisation de l'étude dans chaque pays, précise ces Organisation.

Le consortium ANTICOV est principalement financé par le Ministère fédéral de l’éducation et de la recherche allemand (BMBF), à travers l’Établissement de crédit pour la reconstruction (KfW), et par l’agence pour la santé mondiale Unitaid, dans le cadre du dispositif ACT-A. Les 13 pays qui participent à ces recherches sont : RDC, Burkina Faso, Soudan, Mali, Guinée, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Equatoriale, Cameroun, Éthiopie, Kenya, Ouganda et Mozambique.

Thérèse Ntumba