RDC : l'ICCN met sur pied une cellule des droits de l'homme pour examiner les violations de droits dans les aires protégées

Photo de famille lors de l'atelier de la mise en place de la cellule des droits de l'homme de l'ICCN à Kinshasa

L'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) a créé une cellule des droits de l'homme. Ce vendredi 23 avril 2021 à Kinshasa, un atelier a été organisé afin de réfléchir, ensemble avec les partenaires financiers et techniques dont l'Union européenne, sur les enjeux et les défis de la question de droits de l'homme qui a évolué depuis plusieurs années dans le domaine de la conservation de la biodiversité.

Pour Dr Cosma Wilungulwa Balonguela, le Directeur général de l'ICCN, cet atelier est une belle occasion pour répondre à plusieurs questions concernant la question de violations de droits de l'homme non seulement au sein des parcs mais aussi en dehors de leurs limites.

"Aujourd'hui, il s'est avéré qu'aujourd'hui réellement le secteur de la conservation, le secteur de la protection, de la préservation de ressources naturelles dans nos aires protégées est secteur qui oblige aussi que cette question de droit de l'homme y soit suffisamment cryptée et qu'on soit capable de réaliser à quel moment nous pouvons parler de violation de droit de l'homme. Que ce soit au sein de CorPPN, que ce soit au sein des Organisations de la société civile ou encore au sein de la population riveraine il y a toujours des interactions où à un moment l'un ou l'autre se retrouve victime de violation des droits de l'homme (...) Quand est-ce que dans une aire protégée on peut parler de braconnage ? Quand est-ce qu'on peut parler de droit de l'homme dans les limites du parc ou en dehors du Parc? Et quand est-ce qu'on peut parler de l'application de la loi? Voilà autant des questions que nous devons soulever à cette occasion que nous allons parler de la question de droit de l'homme", a expliqué Dr Cosma Wilungulwa.

La cellule des droits de l'homme au sein de l'ICCN sera un cadre pour l'autorité congolaise de conservation de répondre aux allégations de violations de droits de l'homme portées contre elle au niveaux des différents Parlements des pays européens qui conduit à la suspension des financements européens pour les aires protégées en République démocratique du Congo.

"Pourquoi aujourd'hui une  nouvelle cellule ? Parce que les accusations dans différents Parlements de pays donateurs portent sur le niveau de suspension du financement lorsqu'il y a des actes qui sont jugés de violation de droit de l'homme. Quand vous allez en Allemagne, en Belgique ou même au Parlement européen, quand il y a un pygmée ou un autochtone qui a été touché dans un parc immédiatement c'est qualifié de violation de droit de l'homme. Et les populations de ces pays ou de l'Europe demandent à leur Parlement de suspendre les financements parce qu'on ne peut pas financer les pays qui sont en train de violer le droit de l'homme. Alors l'ICCN ne pouvait rester sans imaginer comment des mécanismes de lutte contre ces différentes accusations qui de fois sont gratuites parce qu'il y a beaucoup de confusion. Donc, il nous fallait une réponse pour que nous aussi nous soyons à la hauteur de l'évolution et des appréciations de ce qui est en train de se passer", a ajouté le Directeur général de l'ICCN.

La cellule de droit de l'homme a pour mission de procéder aux études, à l'évaluation, au monitoring et aux enquêtes dans les aires protégées en République démocratique du Congo. C'est donc une cellule qui est dédiée à pouvoir porter un regard sur toutes ces violations de droit de l'homme ou tous les actes taxables de violations de droit de l'homme dans les aires protégées, a expliqué M. Georges Chirusha Muzibaziba, Responsable de la cellule des droits de l'homme.

 Dans le cadre du fonctionnement de cette cellule, un nombre important des magistrats sera ajouté à ce qui existe déjà et cela s'ajoute également les formations afin que tous les magistrats aient la même appréhension de la situation, a conclu M. Georges Chirusha Muzibaziba.

Plusieurs partenaires financiers et techniques vont travailler avec la cellule des droits de l'homme de l'ICCN. Il s'agit de USAID, GIZ, CICR, l'Union européenne ainsi différentes organisations de la société civile.

Auguy Mudiayi