Thomas Lubanga, président de l'Union des Patriotes Congolais (UPC) s’est exprimé mardi 20 avril à Kinshasa, sur la situation sécuritaire dramatique en Ituri, notamment dans les territoires de Djugu et Irumu. Il a déploré l’indifférence et l’inaction des instances du pouvoir face aux violences quotidiennes vécues dans cette partie du pays où des groupes armés tuent les civils.
Il rappelle l’urgence de sauver les vies avant de vivre le « chaos ».
« À toutes les instances du pays et aux regroupements politiques et de la société civile participant ou non au gouvernement de l'Union sacrée de la Nation, je vous le dis avec gravité qu'il y a urgence à vous mobiliser pour sauver ce qui reste encore à être sauvé avant que le chaos ne s'installe en Ituri. À cause de votre indifférence et votre inaction, les morts qui tombent en Ituri hanteront demain vos consciences et ce, de façon inéluctable », a déclaré Thomas Lubanga au cours d’un point de presse.
M. Lubanga s’est demandé pourquoi une force semblable à celle de l’Union Européenne qui avait mené, en 2003 l’opération Artémis en Ituri, n’est pas envisagée pour rétablir la paix.
« Si hier, vous avez recouru à la force Artémis de l'Union européenne pourquoi ne le faites-vous pas aujourd'hui dès lors que la Monusco qui aurait pu jouer ce rôle ne le fait pas et que par ailleurs plusieurs voix se sont élevées notamment celle de l'Eglise catholique pour vous le demander ? Les vies d’hier valaient-elles plus que celles d'aujourd'hui ? Il en va de l'honorabilité de vos fonctions et du fondement même de vos mandats à savoir, assurer la sécurité et la paix dans le pays et dans le monde », a interpellé Thomas Lubanga.
L’ancien chef de guerre de l’Ituri devenu par la suite prisonnier à la CPI se rappelle l’opération Artémis qui était menée pendant trois mois par des forces spéciales françaises et l’Ituri était pacifiée.
Thomas Lubanga s’exprimait alors que la situation était tendue la journée de mardi à Bunia et ses environs. Une attaque perpétrée par les miliciens du Front Patriotique Integrationiste du Congo (FPIC) au village Shari, à 7 Km au sud de Bunia a fait 20 morts dont 12 civils tués à l’arme blanche. L’armée affirme avoir tué 8 miliciens lors des affrontements.
La société civile a décrété depuis mardi trois jours de grève en signe de protestation contre la persistance de l’insécurité en Ituri. Décision prise après un constat négatif fait lors de l’évaluation des diverses recommandations formulées à l’endroit du Chef de l'Etat Félix Tshisekedi afin d’endiguer l’insécurité.
Clément Muamba