RDC-Butembo : arrestation de six présumés miliciens qui s’apprêtaient à attaquer la ville en marge des manifestations anti-Monusco

Monument Historique au coeur de Butembo/Ph ACTUALITE.CD

Le maire de Butembo (Nord-Kivu), Sylvain Kanyamanda a annoncé ce lundi 19 avril à ACTUALITE.CD, l’arrestation de six miliciens, membres d’un groupe Mai-Mai qui s’apprêtait, d’après lui, à attaquer la ville le 15 avril dernier, en marge des manifestations visant à exiger le départ de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation au Congo (Monusco).

Ces miliciens faisaient partie d’un groupe d’une vingtaine de présumés criminels présentés à la presse locale dans la cour de la mairie de Butembo.

D’après Sylvain Kanyamanda, ils envisageaient de mener trois attaques dont une contre le camp militaire de Rughenda et une autre contre la base locale de la Monusco. Il félicite les services de sécurité pour leur arrestation.

« C’est le groupe de Mai-Mai appréhendé par nos services. Profitant de ces semaines de ville-morte, de ces manifestations contre la Monusco, ils préparaient une attaque sur la ville, une attaque à notre camp de Rughenda (le camp militaire de la ville, Ndlr), et une attaque sur le QG de la Monusco.  Le chef de bande de ces Mai-Mai, c’est Muhambalyaki. Nous félicitons nos services qui sont parvenus à déjouer le jeu. La date qui était prévue pour ces attaques contre la ville, c’est le 15 de ce mois d’avril », révèle le maire Sylvain Kanyamanda.

L’autorité urbaine se réserve toutefois de préciser à ACTUALITE.CD les circonstances de leur arrestation. Il ajoute que les services de sécurité sont à la trousse d’autres membres de la bande.

Sylvain Kanyamanda appelle les habitants à la responsabilité face aux multiples appels à manifestations dans la ville.

« C’est une occasion de dire à la population de pouvoir être responsable. Nous pouvons penser qu’on est en train de réclamer X chose, mais on est infiltré par certains qui planifient d’autres actions que vous n’avez même pas préparé. Et imaginez-vous si la ville était attaquée le 15, au nom de ces manifestations contre la Monusco, qui serait responsable ? », interpelle-t-il.

Il rassure toutefois que la ville est sous contrôle et que les services de sécurité sont en état d’alerte.

« La ville est calme, la ville est surveillée, la ville est protégée. Veillez collaborer pour qu’on soit en mesure de vous protéger », indique-t-il.

Cette arrestation intervient alors que les organisateurs des manifestations ne s’y attendaient pas. Certains qui se sont confiés à ACTUALITE.CD disent craindre la manipulation du contexte pour trouver des prétextes de répression de toute manifestation anti-Monusco.

Parmi ces présumés criminels figurent aussi des bandits impliqués dans des cas de cambriolages et d’incursions nocturnes. Ils opéraient avec deux armes à feu et des armes blanches, notamment des pieds de buche présentés également à la presse.

Claude Sengenya