Plus d’une centaine de membres du personnel scientifique, administratif, technique et ouvrier de l’Université officielle de Semuliki (UOS) de Beni sont en grève depuis ce mercredi 3 février 2021.
Dans une déclaration parvenue à CATUALITE.CD, ces agents disent avoir décidé de déclencher ce mouvement de grève pour décrier la malversation financière dans le chef du comité de gestion que préside le recteur José Wambale Mulwahali.
Ils dénoncent notamment la malversation dans «les démarches de la prise en charge du personnel au niveau national, le non paiement des honoraires des prestations des enseignants permanents et visiteurs au sein de l’Université, l’abandon total des travaux de construction des auditoires propres à l’UOS, initiative du comité précédent, la non exécution de l’approvisionnement de la bibliothèque centrale de l’université en ouvrages, initiative louable des enseignants».
«Plus de 70 d'étudiants sont en ordre, ils se sont déjà acquittés des frais académiques. Il ne reste qu'environ 20%, qui pourront s'exécuter en seconde cession. Mais les fiches des prestations des enseignants traînent encore à l'administration du budget. Le comité précédent nous a laissé un chantier d’auditoires en cours de construction à Kasanga, mais jamais relancé par l'actuel comité. Le budget est mobilisé à environ 80%, mais aucune suite pour les 24 milles prévus pour les travaux de construction de notre chantier de Kasanga», a déclaré à ACTUALITE.CD, le chef de travaux Kakule Kanyihata, président du Syndicat du personnel de l’UOS.
Au sujet de la bibliothèque, il révèle que le manque criant des ouvrages pénalise les enseignants et étudiants pour ce qui est des recherches.
«La bibliothèque fait face à une carence criante dans toutes le filières de l'institution. Que ca soit en droit, en économie, en agronomie, en communication et dans les deux facultés récemment créée, celles de médecine et de pharmacie. Les enseignants sont en difficultés de se ressourcer lorsqu'ils donnent cours. Ils se débrouillent pour trouver des ouvrages. Les enseignants avaient mis en place une initiative consistant à se cotiser, en laissant une portion de leurs prestations pour l'achat des ouvrages pour l'approvisionnement de la bibliothèque. Mais rien n'est fait pour concrétiser l'intention des enseignants, alors que l'argent est gardé. Ca nous dérange. Parce que c'est la formation des étudiants qui en souffre. Nous ne demandons pas grand chose, seulement qu'on fournisse des ouvrages de base qui peuvent permettre aux étudiants de réaliser leurs TP, TFC, Mémoire ou se documenter en dehors des cours», plaide M. Kakule Kanyihata.
Opérationnelle à Beni depuis plus de dix ans, l’UOS est l’unique université publique de la région. Elle encadre plus de 800 étudiants, à travers huit facultés, notamment le Droit, l’Economie, l’Agronomie, la Médecine, la Pharmacie, la communication, le Génie Informatique ainsi que les Sciences sociales Pô et Administrative.
Une fuite en avant ?
Le cabinet du recteur évoque une fuite en avant des agents, après que son comité a dénoncé, dans un rapport adressé à l’autorité de tutelle, l’impossibilité d’effectuer le suivi des finances. Ceci, suite l’abandon du secrétaire général académique et au refus de l’administrateur de budget de communiquer au comité de gestion des données liées aux finances. Le cabinet du recteur encourage les grévistes à les approcher pour être mis au parfum de la situation.
«Face aux réticences de monsieur l'administrateur de budget de se soumettre aux nouvelles directives de travail, caractérisées par un refus clairement exprimé à transmettre au comité de gestion des données liées aux finances, et profitant du fait de l'abandon du secrétariat général académique par son titulaire sur une très longue période, avec comme conséquence l'inexistence des listes officielles des étudiants, le manque de suivi des charges horaires dans leurs volumes, en fonction de conséquence financière que cela entraine, du contrôle de paiement progressif de ces derniers. Le suivi de la gestion des finances a été impossible. Ce qui a poussé le recteur au nom du comité de gestion à informer l'autorité de tutelle et à organiser une mission de service pour présenter de vive voix la situation. Certaines personnes, ayant eu vent que le rapport a été présenté à l'autorité de tutelle, ont eu à agiter ciel et terre ici à Béni pour brouiller les choses, en salissant l'image du recteur, afin que l'autorité et l'opinion ne puissent pas faire confiance à son rapport qui est clair», a déclaré à ACTUALITE.CD, M. Kambale Lwalemene, Directeur de cabinet du recteur de l’UOS.
Il signale que le recteur est pour l’instant à Kinshasa, à la disposition de l’autorité de tutelle.
Claude Sengenya