RDC : l'Assemblée provinciale de l'Ituri demande à Tshisekedi de rejeter la demande des gouverneurs sur le moratoire des sanctions parlementaires

La salle des plénières de l'Assemblée provinciale de l'Ituri/Ph. ACTUALITE.CD

L'Assemblée provinciale de l'Ituri s'insurge contre la demande de moratoire en rapport avec les sanctions des membres des gouvernements provinciaux à travers le pays. Une demande au Chef de l’Etat par le Vice-premier ministre, ministre de l'intérieur, sécurité et affaires coutumières, Gilbert Kankonde, faisant suite aux plaintes des gouverneurs de province lors de la conférence des ces derniers tenue à Kinshasa fin décembre 2020.

Dans une déclaration commune faite ce lundi 4 janvier 2021 dans la salle des plénières à Bunia(Ituri), les élus provinciaux disent que cette démarche est “anticonstitutionnelle”.

“ Quel intérêt a-t-il le vice-premier ministre, ministre de l'intérieur pour soutenir des telles initiatives attentatoires qui violent la constitution et les lois de la République ? En matière de contrôle parlementaire sur les actions des gouvernements provinciaux et des éventuelles sanctions qui en découlent, le VPM a quelle compétence ? De quoi se reprochent les gouverneurs de province pour solliciter l'appui illégal du VPM? Que comptent faire les gouverneurs de province et le VPM pendant cette période de soi-disant moratoire ? Quelles dispositions constitutionnelles et légales prévoit un moratoire de sanction en matière de la mauvaise gestion de la chose publique ? ”, s’'interrogent les députés provinciaux de l’Ituri.

Ils estiment que c'est notamment une manière de laisser les opportunités aux gestionnaires des provinces de “dépouiller”  les provinces en complicité avec le VPM. C'est pourquoi, ces élus recommandent l'implication personnelle du chef de l'État pour rejeter la demande.

“ Nous ne pouvons jamais cautionner un tel complot savamment tramé de toutes pièces pour anéantir les Assemblées provinciales et échapper au contrôle des organes délibérants dans le seul but de dépouiller les provinces de leurs ressources par les manœuvres dilatoires, souillant ainsi la vision salvatrice de son excellence Monsieur le président de la république et pour laquelle nous nous battrons sans relâches; que seules les instances compétentes peuvent déclarer de régulier ou irrégulier une sanction motion de censure ou de défiance de l'Assemblée contre un membre ou les membres du gouvernement provincial. Au président de la République de ne pas accorder, sous quelque forme que ça soit, un moratoire illégal et anticoncurrentielles, moyen sûr et certain de l'affairisme pour les gestionnaires des institutions publiques et de continuer sans relâche, quel qu'en soit le prix, le combat contre toutes les antivaleurs des fossoyeurs de la République ”, ont-ils conclu, exigeant ainsi la démission du Vice-premier ministre, ministre de l'intérieur,  sécurité et affaires coutumières.

Lors de la 7ème conférence des gouverneurs tenue à Kinshasa du 28 au 29 décembre dernier,  les gouverneurs de province par le biais du VPM Gilbert Kankonde avaient sollicité un moratoire de deux ans contre les sanctions parlementaires. Gilbert kakonde avait notamment indiqué que cette situation est à la base parfois de la déstabilisation des provinces.

Parmi les gouverneurs déjà visés par des sanctions parlementaires, figurent également celui de l'Ituri Jean Bamanisa Saidi. Ce dernier était déchu de ses fonctions le 21 novembre 2019 après le vote d'une motion de défiance initiée par le député provincial Masumbuko Adaba. L'élu du territoire d'Irumu avait porté plusieurs griefs en charge du gouverneur notamment la megestion et la non considération envers l'Assemblée provinciale. Jean Bamanisa avait finalement saisi la Cour constitutionnelle pour des faits d'irrégularités constatés lors du vote de cette motion avant d'être réhabilité près de 3 mois après sa d'échéance.

Franck Asante, à Bunia