La situation humanitaire préoccupante dans l'Est de la République Démocratique du Congo a occupé une place de choix à la réunion conjointe des co-présidents de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) tenue ce vendredi 1er août 2025 à Nairobi au Kenya.
Cette réunion élargie au panel des facilitateurs et délégués de l'UA, appelle à la mobilisation des ressources sous la direction du président de la Commission de l'Union africaine est Mahmoud Ali Youssouf en vue de soutenir les populations de l'Est de la RDC.
"Mobiliser immédiatement des ressources, notamment pour l'aide humanitaire, à centraliser et coordonner par la Commission de l'Union Africaine (CUA); Demander à la Commission de l'Union Africaine (CUA) de sensibiliser toutes les autres initiatives et parties prenantes en cours afin qu'elles s'alignent sur le processus mené par l'Afrique", dit le communiqué final.
D'après le document, le président de la Commission de l'Union africaine est Mahmoud Ali Youssouf a reçu mandat de communiquer aux autres Etats les résolutions issues de ces travaux.
"La Commission de l'Union Africaine (CUA) communiquera les conclusions à tous les États membres de l'Union africaine. La réunion a exprimé sa gratitude au Président de la République du Kenya, S.E. Dr William Samoei Ruto, CGH, pour avoir accueilli avec succès la réunion à Nairobi, et a félicité les Secrétariats de la CAE, de la SADC et de la CUA pour les travaux préparatoires entrepris en vue de cette réunion", ajoute le communiqué de la SADC-EAC.
Lancé en février dernier par le gouvernement et la communauté humanitaire, le plan de réponse humanitaire 2025 pour la République Démocratique du Congo (RDC) est chiffré à 2,54 milliards de dollars américains. Cette enveloppe cruciale vise à fournir une aide vitale à 11 millions de personnes dont 7,8 millions de déplacés internes, l’un des niveaux les plus élevés au monde parmi les 21,2 millions de Congolais affectés par des crises multiples : conflits armés, catastrophes naturelles et épidémies.Intervenant vendredi 27 juin 2025 au Conseil de Sécurité, Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO a révélé qu'à ce jour seulement 11% de ce montant a été mobilisé.
Le lancement du Plan de réponse aux besoins humanitaires pour la RDC (2025) intervenait dans un contexte particulier de polycrise multidimensionnelle d’une ampleur inédite, qui combine trois éléments déstabilisateurs majeurs : d’une part une spirale de violence qui s’étend de l’Ituri au Tanganyika ; d’autre part la présence d’une autorité de facto dans des zones clés du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, deux provinces où les besoins humanitaires sont très importants ; et enfin une crise majeure du financement de la réponse humanitaire.
Cette interpellation de Bintou Keita intervenait dans un contexte marqué par la réduction drastique du plan de l'ONU d’aide humanitaire mondiale pour l’année 2025, en raison des « coupes budgétaires les plus importantes jamais opérées ». Le nouveau plan de 29 milliards de dollars pour 2025, contre les 44 milliards demandés à l’origine, doit « hyper-prioriser » l’aide pour 114 millions de personnes, selon un communiqué du Bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (OCHA) rendu public lundi 16 juin 2025.
Cette baisse considérable de l’aide intervient alors que les conflits dans le monde se multiplient, certaines zones étant particulièrement vulnérables, à l’instar du Soudan, de la République démocratique du Congo, du Myanmar ou de Gaza, qui est confrontée à un risque « critique » de famine, selon un rapport paru en mai dernier.
Clément MUAMBA