Kinshasa : l’UCC et l’UPC en colloque pour le développement et la renaissance de la RDC

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Le peuple congolais est à un tournant décisif de l’avenir de sa nation. Pour construire cet avenir, il est appelé à mobiliser ses énergies créatrices, ses énergies novatrices en vue de l’instauration d’un nouvel ordre social susceptible de répondre à ses aspirations les plus profondes. C’est la déclaration faite ce mercredi 16 décembre 2020 par le recteur de l’Université catholique au Congo (UCC), le professeur-Abbé Léonard Santedi.

C’était à l’occasion de l’ouverture d’un colloque à l’Université protestante au Congo (UPC) organisé conjointement par ces deux grandes universités du pays (UCC et UPC). Il s’agit d’un colloque pluridisciplinaire et interuniversitaire qui se tient pendant deux jours à l’UPC et à l’UCC, à l’occasion des 60 ans de l’indépendance de la République démocratique du Congo.

Ces assises placées sous le haut patronage du Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo gravitent autour du thème : « développement et renaissance de la RD Congo : perspectives politiques, économiques et sociopolitiques ». Un représentant du révérend-docteur Bokundoa-Bo-Likabe, président national de l’Eglise du Christ au Congo, a donc lancé ces travaux présidés par le directeur de cabinet a.i du Chef de l’Etat, M. Désiré Cashmir Eberande Kolongele.

Ce colloque vise à dresser un bilan et à dessiner des perspectives aux plans politique, économique et socioculturel, a indiqué l’Abbé-recteur de l’UCC dans sa prise de parole. Il a signifié que l’avenir d’un pays on le prépare et on le construit. Et cette tâche ou responsabilité incombe aux forces intellectuelles en général, et aux universités en particulier.

Celles-ci, a-t-il souligné, sont appelées à mettre en lumière les acquis de ces 60 ans d’indépendance de la RDC ; à relever sans complaisance, les dérapages qui ont émaillé le parcours du pays ; et à dessiner des nouvelles perspectives pour le développement intégral et la renaissance du pays. Ainsi, ce colloque devra répondre à plusieurs questions lancinantes, dans une approche évaluative et offrir des perspectives meilleures.

Des thèmes divers autour de trois axes

Le menu concocté pour ces conférences, selon lui, offre une gamme prodigieusement variée de thèmes. Dans l’axe juridique et philosophico-politique, annonce-t-il, on proposera de penser ou de repenser la souveraineté de la RDC (professeur Mabaka) ; de s’interroger au sujet des démocrates sans démocratie (professeur Ongendangenda) ; de relire l’histoire de prédation en RDC, des origines à nos jours ; d’examiner les dérives et défis congolais ; ainsi que les véritables enjeux des découpages territoriaux (professeur Munay).

On abordera également, dans cette perspective, poursuit-il, des questions de la société de l’information en RDC ; et de la requalification de la communication d’Etat, 60 ans après (professeur Kayembe). Deux juristes de renom proposeront des communications de grand intérêt, d’une part sur la Constitution (professeur Jean-Louis Essambo) et d’autre part sur les crises institutionnelles en RD Congo de 1960 à nos jours (professeur Eugène Banyaku), a-t-il précisé.

Pour l’axe économique, le professeur Mabi Mulumba va proposer une réflexion sur la politique économique de la RD Congo depuis l’indépendance, et les perspectives d’un développement durable. On notera également d’une part, les réflexions sur la politisation des entreprises du secteur public (professeur Bakangera), sur la PME (professeur Mapunza) et sur l’entreprise publique en RDC (professeur Okana), et d’autre part, les réflexions sur l’évolution du système fiscal, sur le commerce extérieur et sur les questions démographiques, a-t-il souligné.

L’axe socio-culturel abordera notamment les questions liées à l’éducation comme facteur de puissance politique et économique (professeur Mimbo), et sur la recherche scientifique et le rôle des universités dans le développement de la RDC (professeur Musibono). Mais aussi, les questions de la santé seront abordées par le professeur-docteur Jean-Jacques Muyembe « dont on connaît aussi aujourd’hui le rôle qu’il joue dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19 ».

Des contributions pour un nouveau Congo

L’Abbé-recteur de l’UCC Léonard Santendi a soutenu en outre qu’autour de toutes ces questions politiques, économiques et socioculturelles, les organisateurs ont pensé une conférence inaugurale réservée à l’histoire. Et le grand historien congolais, le professeur Isidore Ndaywel, va aborder la question de l’avenir, et proposera un regard prospectif pour vivre le devenir du Congo, « pour être les bâtisseurs de ce Congo plus beau qu’avant ».

« Il n’y a pas d’avenir sans souvenir. Le souvenir est à l’homme ce que la sève est à l’arbre, sa source vitale. Si nous ne savons pas d’où nous venons, comment saurons-nous où aller ? », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Chacune des contributions de ce colloque voudrait apporter sa pierre à cette construction projetée, ouvrir une porte, jalonner une route, ébaucher un plan, rassembler des matériaux, collationner des outils, crayonner des perspectives, ou silhouetter des paysages dans le lointain, le paysage d’un nouveau Congo que nous voulons différent de l’ancien. Non plus ce Congo des pleurs, des cris, mais un Congo débout. Non plus ce Congo dont on dit économiquement grabataire, socialement Kwashiorkoré, politiquement aux abois, mais un Congo scintillant et pimpant ».

Le professeur Santedi souhaite donc que les ateliers qui seront organisés soient des véritables lieux de la disputation « au sens médiévale du terme. C’est-à-dire, des lieux des débats riches et enrichissants, des lieux des débats féconds et fécondants, on peut même dire vivants et vivifiants, dynamiques et dynamisants, des lieux de créativité et d’inventivité. C’est-à-dire, des lieux d’éclosion d’une manière de penser et d’agir orientée vers la production communautaire des nouvelles logiques sociales, des nouveaux paradigmes pour penser l’indépendance, pour orienter l’avenir du Congo, des nouvelles structures d’actions, des nouvelles possibilités de vie pour inventer la RDC de nos rêves. Ce sont des recommandations et résolutions que nous voulons au terme de ce colloque, offrir aux décideurs, comme les décideurs politiques que les décideurs du monde économique et diplomatique. Le Congo de nos rêves est à réinventer. Et c’est la tâche que s’offre ce colloque ».

Lepetit Baende