Le chef de chefferie de Barundi et député provincial du Sud-Kivu, Richard Ndabagoye déplore l’insécurité grandissante dans la plaine de la Ruzizi, dans le territoire d’Uvira. Pour lui, la porosité des frontières congolaises cause les incursions des combattants étrangers qui sèment l’insécurité dans cette partie du pays frontalière avec le Burundi et le Rwanda.
« Il y a beaucoup d'infiltrations des groupes armés en provenance du Burundi dans la plaine de la Ruzizi. Cela signifie que la frontière est poreuse, donc il serait souhaitable qu'il y ait des mécanismes pour faire en sorte que notre frontière ne soit pas perméable, que ça ne permette pas aux inciviques d'un autre pays de venir imposer leurs lois dans notre pays », a fait savoir à ACTUALITE.CD mardi le mwami Richard Ndabagoye.
Des cas d'attaques, d’enlèvements, de rançonnage se sont multipliés dans la plaine. Récemment, plus de 5 cas ont été enregistrés en moins d'une semaine.
« Il y a plusieurs groupes armés dans la plaine de la Ruzizi, locaux voire même étrangers. Il y a les Maï-Maï qui opèrent à ciel ouvert, en pleine journée, les groupes armés burundais tels que les FNL, les Red Tabara, les FOREBU qui opèrent aussi et c'est la cause de cette insécurité. Ils doivent se ravitailler pour survivre, se soigner et tout cela c'est sur les paisibles citoyens qu'ils cherchent les médicaments, l'argent et les moyens de survie », a-t-il ajouté.
Socialement, cette insécurité est aussi la conséquence de la pauvreté qui ronge les communautés. Le chef de la chefferie de Barundi encourage la jeunesse « à faire l'entrepreneuriat, à entreprendre de petits projets pour arriver à vaincre la pauvreté parce qu’étant pauvre, elle est exposée à tous les maux possibles ».
La plaine de la Ruzizi étant à cheval entre le Rwanda, le Burundi et la RDC, différentes milices locales notamment les Maï-Maï et étrangers, Red Tabara, FNL, FDLR, des dissidents rwandais et Burundais s'affrontent au quotidien dans les villages. Sangé, Mutarule, Ruberizi, Lubarika sont notamment des villages qui ont connu des affres de la guerre et qui continuent de subir des violences jusqu’à ce jour.
Justin Mwamba