RDC : « il s'observe avec satisfaction que les militaires en opération tout comme ceux en cantonnement perçoivent allègrement leur solde » (Porte-parole de l’armée)

Général Léon Richard Kasonga lors d'une conférence de presse/Ph. ACTUALITE.CD

Les forces armées de la RDC (FARDC) ont tenu ce jeudi 12 novembre un point de presse pour éclairer la lanterne au sujet des questions brûlantes en rapport avec l’armée surtout celle liée à la rémunération.

Le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole des FARDC a, d’un revers de la main, balayé les allégations d’impaiement de solde des militaires tel que soutenu par l’inspection générale des finances (IGF) dans une correspondance au Chef de l’Etat.

« Précisément au sujet de la rémunération, la bancarisation de la paie des militaires décidée dans le cadre de la réforme de notre outil de défense a montré toute son efficacité, et depuis, il s'observe avec satisfaction que les militaires en opération tout comme ceux en cantonnement perçoivent allègrement leurs soldes et divers avantages pécuniaires auprès de banques agréées établies sur l'ensemble du territoire national », a déclaré le porte-parole de l’armée.

Et de préciser :

« Le solde militaire mais aussi diverses primes étant des dépenses de souveraineté sont décaissées au prorata des recettes publiques de l’État sans qu'il ne soit nécessaire porté à la place publique. A ce sujet, certes les dépenses de services de sécurité sont une priorité absolue pour l’État mais certaines difficultés résultant de la covid-19 et de l'environnement international peu favorable à l'amélioration des activités économiques et financières empêchent le décaissement notamment des frais de fonctionnement ».

M. Kasonga a, par l'occasion, interpellé les auteurs de la manipulation quant au paiement des militaires. Cependant, il les a invités à accompagner l’armée dans la conquête de la stabilité et de la paix à l’est du pays.

« Les auteurs de l'appel à la révolte des militaires dans les réseaux sociaux doivent savoir que leur brouhaha ne passera pas qu'ils œuvrent au contraire à la solidification et au renforcement des liens vaillants combattants des FARDC dont le succès militaires, les revers infligés aux hors la loi à l'est du pays et partout ailleurs, résultent de la combinaison de la combativité de nos militaires et de l'utilisation judicieuse d'un équipement militaire à la hauteur de la 8ème meilleure armée d'Afrique » , a-t-il dit.

Et de conclure :

« A cet effet, nous lançons un appel en direction des opérateurs politiques de tous bords à s’abstenir d’épiloguer sur les formes armées et d’adresser les invectives au commandement de forces armées. Cet appel vaut un réel avertissement car l’armée est apolitique”.

Contexte

Cette situation est née d’une lettre de l’IGF Alingete Key, datée du 6 novembre 2020  adressée au président de la République avec en ampliation le ministre des Finances, avec pour objet « situation préoccupante des finances publiques ». Dans cette correspondance, le patron de l’IGF attirait l’attention du Chef de l’Etat sur le non-paiement des rémunérations du personnel pris en charge par le Budget de l’Etat notamment les militaires, les policiers et fonctionnaires de l’Etat jusqu’en date du 5 novembre 2020 d’un reliquat de l’ordre de 185.252.167.057 CDF sur une enveloppe totale de 421.220.880.894 CDF alors que les recettes collectées en octobre ont été à hauteur de 576.187.234.508,83 CDF. Selon Alingete, il se dégage une augmentation inquiétante des dépenses hors rémunérations alors que depuis trois mois les recettes sont constantes.

Des accusations que le ministre des Finances, Sele Yalaghuli, a rejetées dans une lettre au Chef de l’Etat le lendemain. Dans son courrier, il a relevé plusieurs « déficiences et contre-vérités » de la lettre de l’Inspecteur général chef des services de l’IGF. Pour Sele Yalaghuli, contrairement aux affirmations d’Alingete Key, en ce qui concerne la paie des agents et fonctionnaires de l’Etat, elle est couverte chaque mois à raison de trois quarts et le reste, le mois suivant. Ainsi, à fin septembre 2020, toutes les paies des agents et fonctionnaires de l’Etat ont été effectuées. Et que la paie du mois d’octobre, notamment la queue de 185 milliards CDF, sera complètement exécutée au plus tard le 15 novembre 2020.

« Ce chevauchement de la paie entre deux mois résulte , d’une part, de la modicité des recettes (en moyenne mensuelle CDF 544 milliards) et, d’autre part, de l’importance des dépenses contraignantes et non discrétionnaires (en moyenne mensuelle 640 milliards, et ce sans prise en compte d’autres dépenses d’environ CDF 100 milliards) », expliquait Sele Yalaghuli tout en précisant que les dépenses contraignantes ce sont les rémunérations (CDF 420 milliards) et les dépenses de souveraineté, humanitaires et du services de la dette (CDF 220 milliards).

Le Secrétaire général de l’UDPS Augustin Kabuya a publiquement accusé le ministre des finances, Sele Yalaghuli de « ne pas vouloir pour ne pas sortir l’argent afin de dresser l’armé, la police et les fonctionnaires contre le chef de l’Etat ».

Berith Yakitenge