RDC: à Bukavu, au moins 5% de la population souffre du diabète, essentiellement lié à la malnutrition

Place de l'indépendance à Bukavu. Ph. Justin Mwamba ACTUALITE.CD

Au moins 5% de la population de Bukavu (Sud-Kivu) est diabétique. C'est ce que révèle l'Observatoire des maladies non-transmissible, une structure parrainée conjointement par l'Université catholique de Bukavu et l'hôpital général de référence de Bukavu.

Lors d'un point de presse animé ce mercredi 11 novembre, en marge de la semaine mondiale de lutte contre le diabète, l'observatoire a indiqué que le taux de diabétique va jusqu'à 3% dans des milieux ruraux du Sud-Kivu. Il évoque la malnutrition à la base de la multiplication des cas de diabètes dans cette région.

"Les récentes études nous montrent que le taux de diabète est de 5 pourcent dans la ville de Bukavu et dans les milieux ruraux, le taux de diabète a atteint autour de 2 à 3 pourcent, donc c'est une maladie qui devient de plus en plus fréquente chez nous. Je dois préciser qu'en Afrique, la RDC est le 4eme pays qui enregistre le plus grand nombre des diabétiques", a révélé le professeur docteur Justin Cikomola diabétologue de l'Hôpital général provincial de référence de Bukavu, et responsable de l'Observatoire.

A la base, la malnutrition

Pour ce chercheur, la malnutrition est la cause principale de cette maladie et ses complications.

"Une particularité dans la région, on observe une maladie, le diabète, liée à la malnutrition. Et malheureusement, le problème est que le patient n'a pas accès aux traitements parce qu'il est pauvre mais aussi le fait de ne pas avoir, il ne sait accéder aux traitements parce qu'il n'a pas à manger et il ne sait pas manger parce qu'il n'a pas à manger. Ça c'est un dilemme auquel nous sommes toujours confrontés pour ces patients", explique le professeur Justin Cikomola.

Chez certains patients, le diabétique va jusqu'à entraîner une maladie de rétine de l'œil. Une maladie qui oblige certains à se faire soigner à l'étranger.

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Pour aider ces patients retinopathie-diabetiques, le Lion Club a doté les ophtalmologues des médicaments et matériels pour le traitement de la retinopathie-diabethiques. 

"Il fut un moment où au pays, pas même seulement à Bukavu, l'absence de ces médicaments ou matériels causait beaucoup de problèmes, parce qu'il fallait référer les gens à l'étranger. Et pour qu'ils soignés, les médicaments coutaient chers, car l'appareillage lasser n'était pas disponible, alors nous sommes parmi les provinces qui auront ce privilège là d'avoir ces appareils laser et puis de bénéficier des médicaments, par exemple l'avastine qu'on injecte dans l'œil pour traiter la retinopathie-diabetique. Ça ce sont de bonnes nouvelles", se réjouit Docteur Byamungu Sakano Dady, ophtalmologue à la clinique oculaire "Aide" Vision.

L'observatoire des maladies non transmissibles en appelle aux efforts de tous pour renverser cette maladie.

"Nous sommes réellement concernés par cette maladie, et il faut qu'on se batte tous ensemble pour qu'on réduise la mortalité et le fardeau de cette maladie", a-t-il exhorté.

Cette semaine, le monde la consacre à la semaine de lutte contre le diabète, et coïncide avec le centenaire de la découverte de l'insuline, un médicament utilisé pour soigner cette maladie.

Justin Mwamba