RDC : poursuivant son plaidoyer, le collectif 24 espère que la loi sur l’accès à l’information sera traitée en urgence au cours de la session de septembre à l’Assemblée nationale

ACTUALITE.CD

Le collectif 24, une organisation de la société civile, appelle la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda à s’occuper de la proposition de loi sur l’accès à l’information publique durant la session de septembre en cours. Lundi 28 septembre, à l’occasion de la célébration de la journée internationale du droit d'accès universel à l'information, Henri Christin Longendja, secrétaire exécutif du collectif 24, a affirmé que  la loi sur l’accès à l’information publique est l'unique qui consacre la souveraineté au peuple conformément à la constitution.

« Ce droit est plus important et la population doit savoir que si aujourd'hui nous sommes dans un État de droit et qu'on dit que le peuple est souverain comme c'est consacré dans l'article 5 de notre constitution, que la souveraineté appartient au peuple, l'unique loi qui consacre cette souveraineté, c'est cette loi d'accès à l'information. Parce que la population a droit de tout savoir et que c'est un message que nous lançons à tout un chacun de dire que lorsqu'on vous cache les choses, c'est-à-dire qu'on fait des choses contre vous. Parce que celui qui n'a rien à cacher n'a pas peur que cette loi-là soit votée, donc c'est à nous la population de nous mobiliser. Cette loi a été déposée par l'honorable député Moise Nyarugabu et nous espérons qu'en cette session, elle soit traitée en urgence, comme elle avait dû soulever lors de l'ouverture de cette session parlementaire que la loi d'accès à l'information est importante et nous croyons qu'en cette session ça sera inscrit et votée », a-t-il dit au cours d’un café presse organisé par Internews.

Pour le collectif 24, la presse a aussi une part de responsabilité dans cette démarche. Ainsi, il dit attendre plus de participation à travers tous les moyens à sa disposition.

« Ce que nous attendons de la presse, c'est la contribution et la participation de tout un chacun. Que les médias fassent de cette problématique une question nationale et que le débat actuellement, au lieu tourner autour des partages du pouvoir des politiciens, tournent sur cette question de droit de la souveraineté, le droit universel qu'est le droit d'accès à l'information. Aucun secteur de la vie n'échappe à l'accès à l'information. Les journalistes, les médias, consacrons des émissions par rapport à ça », a ajouté M. Longendja.

Internews qui travaille sur l'amélioration de la loi de 1996 sur la liberté de la presse, s’est intéressé au plaidoyer de Collectif 24 sur l’accès à l’information publique.

« Cette année, nous avons appuyé le collectif 24 dans ses actions de plaidoyer pour le vote de cette loi d'accès à l'information publique, et aujourd'hui (lundi 28 septembre) c'est la journée internationale de l'accès universel à l'information, donc il nous semblait important que des acteurs qui travaillent sur l'information publique comme le collectif 24 puissent s'entretenir avec des journalistes pour faire comprendre leur démarche pour que les gens également s'imprègnent de cette démarche qui favoriserait et faciliterait tout simplement leur travail », a confié Karim Bénard Dende, directeur pays d’Internews.

Et de marteler sur la différence entre l'information publique et celle sur les réseaux sociaux.

« L'information publique, c'est l'information qui est détenue par les institutions publiques. On peut s'échanger un nombre illimité d'informations sur les réseaux sociaux mais l'information sur le cadastre c'est le gouvernement qui l'a, l'information sur où on en est de l'épidémie de Covid-19, c'est le gouvernement qui l'a. L'accès à cette information que le journaliste peut recueillir et comparer par exemple aux discours politiques qui sont un peu différents. Il y a des fonctionnaires qui détiennent une information et ensuite, il y a un discours politique. C'est des choses qui sont vraiment différentes. Et l'idée, c'est que le journaliste se focalise plus sur les discours politiques alors qu'il faudrait qu'ils aient l'accès à l'information que produisent les ministères et les institutions publiques pour pouvoir la partager et c'est plus utile dans la vie de tous les jours des citoyens Congolais », a renchéri Karim Bénard Dende.

Déjà en février dernier, toujours en collaboration avec Internews, le collectif 24 avait organisé un café de presse autour du thème "gouvernement ouvert, gage de redevabilité et de la bonne gouvernance" pour donner l’importance d’une loi d’accès à l’information, de donner les critères d’un gouvernement ouvert pour savoir si la RDC respect les normes en rappelant qu’un gouvernement ouvert prévient la corruption et laisse lieu à la transparence. La journée internationale du droit d'accès universel à l'information a été célébrée cette année autour du thème " l'accès à l'information : sauver des vies, bâtir la confiance et apporter l'espoir ".

Emmanuel Kuzamba, Stagiaire UNIKIN