Mauvaises conditions carcérales à Bulungu : plus de 70 détenus entassés dans un cachot exigu faisant office de prison

Photo d'illustration
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Il n’existe aucune prison officielle sur le territoire de Bulungu. C’est le cachot du parquet qui fait office de maison de détention, aussi bien pour les personnes en détention préventive que pour les condamnés. Cette pièce exiguë, de 8 mètres carrés seulement, abrite aujourd’hui au moins 74 détenus qui y dorment dans des conditions inhumaines.

Selon le nouveau président de la société civile, Me Dirigeant Munzende, les détenus y vivent un véritable calvaire, marqué par des scènes insoutenables.

"Pour dormir, ils s’asseyent à même le sol, les jambes écartées. Le premier appuie son dos contre le mur, les autres s’alignent en fil indien, toujours en position assise. Ils ne dorment pas, ils s’assoient", déclare-t-il.

La société civile affirme être à bout de ses initiatives pour tenter de résoudre cette crise carcérale.

"Nous avons crié, lancé des mémorandums, mais personne ne nous a écoutés. L’ancien gouverneur Balabala nous avait remis 500 sacs de ciment pour construire une prison. Nous avons des blocs, nous disposons d’un espace pour l’ériger, mais l’État ne s’en soucie même pas", déplore Me Munzende.

Le Tribunal de grande instance de Bulungu traite en appel les décisions des tribunaux de paix de quatre territoires du Kwilu : Bagata, Idiofa, Gungu et Masi-Manimba. Mais en réalité, les personnes condamnées en appel sont transférées à Kikwit pour y purger leur peine dans des conditions relativement acceptables. Ce transfert est toutefois à la charge des familles, car la prison ne dispose ni de véhicule ni d’aucun moyen logistique.

Quant aux plus démunis, ils restent entassés dans une cellule de 8 mètres carrés. Les femmes, elles, sont retenues dans un bureau du parquet qui a été cédé à cet effet.

Jonathan Mesa