Protocole de Maputo : des personnes en situation de handicap formées à Kinshasa

Protocole de Maputo : des personnes en situation de handicap formées à Kinshasa

La Coalition de lutte contre les grossesses non désirées (CGND) a organisé des séances de formation allant du 08 au 09 septembre, destinées aux personnes vivant avec handicap à Kinshasa. Ces assises ont abordé les questions d’avortement selon l’article 14C du protocole de Maputo. Buabu Paul Boaz, actuellement Président national de toutes les associations des personnes atteintes d'albinisme du Congo, considère que certaines légendes répandues à propos de cette catégorie des personnes favorisent leurs discriminations. “On raconte que le fait d’avoir une relation sexuelle avec une femme albinos accorde beaucoup de vertus, des pouvoirs surnaturels et des richesses. Tout cela est faux. Cela occasionne aussi les multiples cas de viols, d’incestes dont les femmes atteintes d’albinisme sont victimes,” explique-t-il. Et de poursuivre, “cette formation nous a permis de comprendre que le cas échéant , elles peuvent bénéficier d’un avortement sécurisé selon leur consentement. Car, les femmes atteintes d’albinisme forment  4% sur un total de 7% de la population congolaise.” 

Selon Mimy Mopunga, membre de la Coalition GND, les personnes en situation de handicap sont parfois oubliées lorsqu’il s’agit des questions d’avortements clandestins. C’est ainsi que son organisation a procédé à cette formation, dans le but de vulgariser  et donner les bonnes informations. « Les avortements constituent la deuxième cause de mortalité maternelle en RDC, soit 17% selon le programme national de la santé de la reproduction (PNSR). Et dans la plupart des cas, il s’agit des avortements clandestins. Notre objectif était de leur apporter la bonne information. Qu’elles sachent que le protocole de Maputo, ratifié par la RDC, permet à la femme de recourir à l’avortement sécurisé lorsque sa grossesse provient d’une agression sexuelle, de viol ou lorsque sa santé mentale et/ou physique est tourmentée. »

Pour terminer, Melanie Musau, Coordonatrice d’une ONG membre de la Fédération Nationale des Associations des Personnes Vivant avec Handicap du Congo (FENAPHACO) formule une demande “aux autorités tant nationales que provinciales de faire la vulgarisation de ce protocole pour que chaque femme, valide ou en situation de handicap connaisse ses droits lorsqu’il s’agit d’une grossesse dont les issues sont mentionnées dans ce protocole».

Prisca Lokale