Le député national Jacques Ndjoli (MLC) s’oppose à la proposition de son collègue Alphonse Ngoy Kasanji (FCC) de ramener l’élection du Président de la république au suffrage universel indirect (élection au parlement). Il voit dans cette démarche, une manœuvre de la famille politique de Joseph Kabila de « fuir le verdict du peuple » qui est le souverain primaire.
Cette idée, d’après l’élu de Boede-territoire (Tshuapa), constitue aussi une stratégie pour l’ancien régime de retourner au pouvoir même si il est en coalition actuellement avec CACH.
« Les propos de monsieur Ngoyi Kasanji, il ne faut pas vous arrêter aux alibis techniques qu’il évoque. Il s’agit d’une forme de délinquance constitutionnelle africaine où les dirigeants frappés par le syndrome de conservation éternelle du pouvoir, manipulent et charcutent les constitutions afin de créer les conditions pour leurs retours au pouvoir. Donc, ce que Ngoyi Kasanji évoque comme argument technique ne vaut absolument rien. Notre texte constitutionnel est clair dans son esprit, il s’agit de suffrage universel direct, le droit du peuple de se donner directement ses dirigeants et non de se livrer à une opération par des élus dont on connaît les conditions de leurs élections », a dit à ACTUALITRE.CD Jacques Ndjoli.
Il a ajouté : « Pour nous, ce n’est que le reflet de cette volonté de fuir le verdict du peuple, ils ont tenté ce schéma avec le glissement pour arriver au troisième mandat, ils ont échoué. Je crois que le peuple ne leur donnera aucune occasion de pervertir notre démocratie qui est tout simplement en train de se structurer. »
La proposition de Ngoy Kasanji intervient à une semaine de la rentrée parlementaire. M. Ndjoli ne craint pas la majorité parlementaire du FCC si une fois cette proposition était faite à l’assemblée nationale.
« Ils ont la majorité parlementaire mais ils n’ont pas la majorité du peuple congolais. Nous sommes dans un système de cohabitation et nous ne croyons pas que le président Félix Tshisekedi dont le père s’est battu pour devenir un héros de la démocratie va sacrifier toutes les espérances, toutes les aspirations du peuple congolais sur l’hôtel de quelques individus qui veulent servir leur héros et sacrifier le peuple congolais », a-t-il dit.
Au sein du FCC, Ngoy Kasanji n’est pas le seul à partager cette idée. Plusieurs autres cadres réfléchissent sur la probabilité de voir le prochain président de la République être élu au second degré dans un tour unique. Pour Kasanji qui a expliqué ce projet dans les médias, cela permettra de réduire les dépenses liées aux élections, mais aussi les contestations étant donné que le processus sera « transparent. »
Ivan Kasongo