RDC: AWF lance un nouveau projet en réponse à la croissance du trafic d'espèces sauvages et de bois en Afrique centrale

Atelier de lancement du projet "lutte contre le trafic illégal de la faune sauvage, du bois et des autres ressources naturelles en RDC"
Atelier de lancement du projet "lutte contre le trafic illégal de la faune sauvage, du bois et des autres ressources naturelles en RDC"

Près de neuf mois après la clôture, en septembre 2024, de son précédent projet portant sur la lutte contre le trafic illégal des espèces sauvages en RDC, l’ONG African Wildlife Foundation (AWF), qui assure la prospérité de la faune et d’état sauvage en Afrique, a lancé un nouveau projet, cette fois, en réponse à une vague croissante de trafic d'espèces sauvages et de bois en Afrique centrale. 

« Lutte contre le trafic illégal de la faune sauvage, du bois et des autres ressources naturelles en RDC » est l’intitulé du nouveau projet. La cérémonie de lancement officiel a eu lieu ce vendredi 20 juin à Kinshasa en présence des différents partenaires et parties prenantes au cours d'un atelier de travail. 

C’est du précédent projet, qui visait notamment le renforcement des capacités des autorités d’application de la loi et de contrôle basées à l’aéroport de N’djili ainsi qu’au port de Matadi que l’AWF a pu identifier les autres zones “névralgiques” où le trafic s’accentue. Aussi, avec de nouvelles routes pour le commerce et le développement régionaux attendues dans le cadre du projet ferroviaire de corridor de Lobito, le risque de ce trafic à travers les principaux postes-frontières devient de plus en plus aigu. C’est ce qui explique, d'ailleurs, la collaboration avec l'Institut national angolais pour la biodiversité et les aires de conservation (INBAC). 

D’après maître Joe Kassongo, Senior Legal Officer à AWF, la collaboration avec l’INBAC permettra d’aborder la question du trafic illégal de la faune le long de ce corridor mais aussi à travers d’autres frontières internationales comme celles de Lufu et Luau-Dilolo. 

Ce nouveau projet, qui va s’étendre jusqu’en septembre 2027, entend aborder la question de la criminalité faunique dans une approche holistique. 

« Il y a trois objectifs. Le premier s’occupe principalement du renforcement des capacités dans les zones qui sont considérées commes sources des produits illégaux de la faune  notamment les provinces de la Tshuapa et Mongala. Un accent est aussi mis sur l’amélioration de la capacité à rendre justice où nous allons travailler avec l’INAFORJ. Nous voulons promouvoir la collaboration (avec l’INBAC, ndlr) pour qu’au-delà de la formation, les agents d’application de loi de deux pays qui sont commis dans ces frontières identifiées se rencontrent régulièrement pour partager des informations pour lutter contre ce commerce illégal », a expliqué Me Joe Kassongo. 

Dans son mot de bienvenu, Antoine Tabu Senga, directeur pays d’AWF, est revenu sur le choix porté sur cette ONG pour conduire ce projet. « AWF accompagne l’ICCN dans la lutte anti-braconnage par les appuis divers, le renforcement des capacités des écogardes et autres agents à l’application de la loi. (...) Plusieurs résultats sont à mettre à l’actif de notre intervention dans le secteur, mais le travail reste immense », a-t-il reconnu, rappelant la nécessité d’une action coordonnée et concertée pour y parvenir. 

Comme lors du précédent projet, AWF s’est associé à l’ONG Juriste pour l'environnement au Congo (JUREC). Cette structure se penchera sur la formation et le mentorat des magistrats pendant 1 an. L’Observatoire de la gouvernance forestière (OGF) et Conserv Congo figurent aussi parmi les partenaires comme le projet vise aussi à lutter contre le trafic du bois. Pour le même projet, le Conseil supérieur de la magistrature a été associé pour accompagner dans l’identification des juges et magistrats qui seront formés suivant les sites identifiés ainsi que l’Institut national de formation judiciaire (INAFORJ). 

Rappelons que le projet est financé par le Bureau du Département d’Etat Américain pour l’application de la loi et la lutte internationale des contre les stupéfiants (INL). 

Japhet Toko