Le CNSA veut œuvrer pour le rapprochement entre Tshisekedi et Kabila ainsi que d’autres acteurs en vue d'un dialogue national inclusif

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Depuis plus de trois ans, la RDC est partiellement occupée par la rébellion de l’AFC/M23 soutenue par des forces étrangères dont l’armée rwandaise qui occupent de vastes territoires dans l’est du pays. Les populations  dans les zones occupées sont éloignées de celles du reste du pays, dans une indifférence certaine, banale et, de ce fait, pratiquement imperceptible.

Tel est le constat fait par le Conseil National de Suivi de l'accord et du processus électoral (CNSA). A l'issue de sa plénière tenue jeudi 19 juin 2025, le CNSA dit craindre que cette douce accoutumance ne favorise la persistance de la guerre, avec ses conséquences insidieuses visées et ne finisse par cristalliser et fixer, peut-être pas définitivement, mais durablement une balkanisation muette pernicieusement commode.

Le CNSA soutient ainsi l’organisation d’un dialogue national inclusif en vue de rassembler les congolais pour faire un front contre la déstabilisation du pays. Il préconise d'œuvrer pour un rapprochement entre l'actuel Chef de l'État Félix Tshisekedi et son prédécesseur Joseph Kabila, ainsi que d’autres acteurs au pays tout comme à l’exil en vue de la tenue dudit dialogue.

« Dans la foulée, le CNSA charge son Président, Monsieur Joseph Olenghankoy Mukundji, d'engager toute démarche en vue de faciliter la réunion des conditions qui favorisent la réalisation du dialogue, en particulier l'établissement d'un contact entre le Président de la République et son prédécesseur, ainsi que le rapprochement avec tous les acteurs politiques et de la Société Civile tant à l'intérieur du pays qu'en exil, pour sauver notre mère patrie. Le CNSA renouvelle ses remerciements aux Nations-Unies, à l'Union Africaine, à l'Union Européenne, aux Etats-Unis d'Amérique, à l'Etat du Qatar ainsi qu'à tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la République Démocratique du Congo », indique un communiqué du CNSA publié jeudi.

Le CNSA dit constater comme allant dans ce sens, la volonté affichée du Président de la République, Chef de l'Etat, par ses efforts diplomatiques pour un règlement négocié du conflit, d'une part avec le Rwanda à Doha au Qatar et à Washington aux États-Unis d'Amérique et, d'autre part avec l'AFC/M23 à Doha.

Cet organe affirme « l'urgence et la nécessité de favoriser la survenance des mesures de décrispation et de confiance qu'impliquent l'acceptabilité et la réussite d'un dialogue inclusif, et ainsi, d'envisager ».

La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) ont coalisé une fois de plus et ont lancé un appel en faveur du projet « Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble en RDC et dans les Grands Lacs ». Les deux églises ont affirmé leur engagement à mobiliser la population congolaise pour la paix et à renforcer la cohésion sociale dans un contexte marqué par l’insécurité persistante à l’Est de la RDC et pour la stabilité dans les Grands Lacs.

Selon les dirigeants de ces deux églises, ce pacte est le fruit d’un long processus initié par les deux organisations, en réponse à de nombreuses sollicitations reçues de divers acteurs pour encourager la mobilisation de toutes les parties impliquées en vue de la stabilité effective de la région. Cette démarche des Églises catholique et protestante prend en compte même les groupes armés coalisés avec les États étrangers.

Sauf que du côté du régime Tshisekedi jusque-là les initiatives de paix extérieures sont priorisées au détriment du dialogue national. Ils estiment que l'église n'a pas pour rôle de s'ingérer dans les affaires politiques. De son côté, l'ancien chef de l'État Joseph Kabila Kabange place so' retour au pays par Goma zone sous contrôle de la rébellion AFC/M23 soutenue par le Rwanda dans le cadre de la recherche des solutions à la crise en cours en RDC.

Clément Muamba