Le président congolais Félix Tshisekedi a instruit son gouvernement de prendre des mesures urgentes et concrètes pour éviter que la République démocratique du Congo ne soit frappée par une interdiction totale de visa par les États-Unis. Cette mesure pourrait compromettre la mobilité estudiantine, les échanges universitaires et les activités économiques, a-t-il averti vendredi lors du Conseil des ministres.
Face à l’annonce de Washington concernant de potentielles restrictions de voyage visant les ressortissants de 36 pays, dont la RDC, le chef de l’État a demandé une mobilisation gouvernementale « rapide et crédible » afin d’éviter des conséquences diplomatiques et économiques lourdes.
Félix Tshisekedi a chargé les ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, ainsi que tous les services concernés, de prendre des mesures idoines. Parmi les priorités : renforcer la fiabilité et la sécurité des documents d’identité et des passeports à travers des normes biométriques et anti-falsification, améliorer la lutte contre la falsification des visas, en s’appuyant notamment sur des bases de données rigoureuses, et assurer une meilleure coordination diplomatique.
Le président a également souligné la nécessité d’accroître la coopération avec les pays partenaires dans les procédures de rapatriement, en acceptant promptement les ressortissants congolais en situation irrégulière à l’étranger.
Enfin, il a exigé la production d’un plan d’action crédible montrant l’engagement du gouvernement à corriger les lacunes identifiées et à renforcer le contrôle des documents.
Ces instructions interviennent dans le prolongement d’un échange entre le gouvernement congolais et l’ambassadrice des États-Unis à Kinshasa, Lucy Tamlyn. Mercredi, les ministres congolais de l’Intérieur, Shabani Lukoo Bihango, et des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, ont rencontré la diplomate américaine pour discuter des modalités de cette annonce.
Selon le communiqué conjoint, ces échanges « francs et constructifs » ont permis de réaffirmer la volonté de renforcer la coopération bilatérale en matière de mobilité internationale, de sécurisation des documents de voyage et de gestion migratoire. Les deux parties ont convenu de maintenir un dialogue étroit dans les prochaines semaines afin de clarifier les termes de l’annonce américaine et de limiter ses éventuelles répercussions.
Washington a donné un délai de 60 jours aux pays concernés pour se conformer à ses exigences de sécurité documentaire.