RDC-Rwanda: “Le Rapport mapping va à l’encontre de ce que soutient Vincent Karega” (David-Jolino Makelele)

Photo ACTUALITE.CD.

Le gouvernement congolais s’est officiellement exprimé sur le rapport mapping. Dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, David-Jolino Diwampovesa Makelele, ministre de la communication et des médias, est revenu sur la forme de ce document qui aujourd’hui ne fait pas l’unanimité surtout du côté du Rwanda.

"Le point de vue du gouvernement est simple. Nous savons ce qu’il y a dans ce rapport. Nous avons une appréciation particulière par rapport à cela. Nous sommes un gouvernement responsable. Encore faut-il que ce rapport nous parvienne de manière, j’allais presque dire officielle. Officielle, c’est-à-dire qu’il ait été adopté dans les formes prévues pour qu’il soit opposable à toutes les parties", a-t-il dit.

Même à ce stade, le porte-parole du gouvernement note que son pays ne partage pas le point de vue du gouvernement Rwandais à ce sujet.

"Nous constatons malgré notre souhait de le voir publier de cette manière, ce n’est pas encore le cas. Nous pressons pour nous assurer que dès que ce rapport sera disponible dans la forme que je viens de vous le décrire, nous examinerons. Je peux déjà vous dire qu’il va à l’encontre de ce qui est dit par l’ambassadeur rwandais", précise David-Jolino Diwampovesa Makelele. 

Pour sa part, Vincent Karega soutient que le rapport mapping n’est qu’un draft auquel d’ailleurs son pays a déjà apporté sa lecture et des informations complémentaires.

S’exprimant sur cette question dimanche, Paul Kagame a une fois de plus pointé du doigt la responsabilité de la communauté internationale.

"Les auteurs du rapport mapping prennent le Rwanda pour bouc-émissaire pour cacher leur propre implication.  C'est pour obtenir les faveurs des Congolais considérés comme victimes face aux bourreaux rwandais. Ils ne voient pas d'un bon œil les bonnes relations pouvant exister entre les deux pays », avait-il dit. 

Le rapport mapping documente les crimes répertoriés par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme. Ce document revient sur les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises sur le territoire congolais entre mars 1993 et juin 2003. Denis Mukwege et plusieurs personnalités congolaises dont Martin Fayulu soutiennent la nécessité de déterrer ce rapport qui dresse un inventaire de 617 crimes de guerre et crimes d'humanité. Si ces crimes sont portés devant une juridiction compétente, certaines des atrocités documentées dans le rapport Mapping pourraient être constitutives du crime de génocide, notent certaines ONG.