Une nouvelle opération de bouclage a été menée par les rebelles de l’AFC/M23 ce mardi 19 août dans la matinée au quartier Kyeshero (commune de Goma), où plusieurs personnes ont été arrêtées, principalement des jeunes. C’est le deuxième bouclage effectué dans la ville de Goma au cours de ce mois après celui qui a eu lieu dans le quartier Mabanga-Sud (commune de Karisimbi) en date du mercredi 6 août dernier, en réponse à l'accroissement de l'insécurité et des activités d'éléments armés hostiles à la rébellion.
Selon plusieurs sources, à partir de 1H00 du matin, les forces rebelles ont quadrillé le quartier Kyeshero, obligeant de nombreux habitants, jeunes, adultes et personnes âgées à sortir de leurs domiciles pour un contrôle d'identité qui s'est déroulé dans l’enclos de l’église adventiste locale. Au terme de ce contrôle, plusieurs arrestations ont eu lieu, bien que le nombre exact n’ait pas été communiqué par les autorités de facto.
Ces personnes sont soupçonnées d'avoir des liens avec les FARDC et avec certains bandits armés qui sèment la terreur à Goma et précisément au quartier Kyeshero.
D'autres sources indiquent que ce bouclage est intervenu suite aux coups de feu qui ont été entendus dans la soirée lundi 18 août dans cette partie de la ville.
Depuis le lancement de ces opérations de bouclage à Goma et dans le territoire de Nyiragongo, près d'une centaine de personnes auraient été arrêtées, accusées de collaboration avec des forces adverses. Une situation d'angoisse grandissante s’installe parmi la population, qui vit dans la peur de représailles.
Il est important de rappeler qu'une opération similaire avait eu lieu le 06 août au quartier Mabanga-Sud (commune de Karisimbi), où plusieurs personnes avaient également été arrêtées et conduites au stade de l'Unité. Selon plusieurs sources, certains jeunes qui n’étaient pas suspects avaient été relâchés, et d'autres conduits aux cachots de la division spéciale de renseignements (DSR).
Dans un communiqué publié le 15 mai, le gouvernement congolais a accusé les rebelles de l’AFC/M23 d’avoir tué 107 personnes et enlevé plus de 4 000 civils lors d'opérations de bouclage menées à Goma entre le 10 et le 13 mai. Des accusations que la rébellion qualifie de « mensongères ».