RDC : Filimbi condamne le massacre de plus de 200 civils à Kipupu et rappelle la nécessité de la suppression de la commune de Minembwe

ACTUALITE.CD

Le mouvement citoyen “Filimbi” condamne, dans un communiqué rendu public le jeudi 23 juillet, les massacres de plus de 200 civils à Kipupu, chef-lieu du secteur de Itombwe, dans le territoire de Mwenga au Sud-Kivu. 

Le territoire est contrôlé par des milices répondant aux ordres d’un colonel déserteur des FARDC et ex commandant second en charge des Opérations et Renseignements, Michel Rukunda dit "Makanika".

"Nous avons appris, avec une grande consternation, que dans la nuit du 16 au 17 juillet 2020, des compatriotes civiles, y compris des femmes et enfants, complètement désarmés ont été massacrés à Kipupu, chef-lieu du secteur de Itombwe, dans le territoire de Mwenga, dans la province du Sud-Kivu. A ce jour, une vingtaine de corps ont été retrouvés et plus de 200 personnes sont portées disparues. Certaines victimes auraient été décapitées à la machette et des femmes violées avant leur exécution. Les auteurs de ces crimes odieux seraient des éléments de la coalition des milices armées Ngumino, Twiguaneho et Red Ntabara qui agiraient sous la coordination du colonel déserteur des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), et ex commandant second en charge des Opérations et Renseignements à Walikale dans la province du Nord-Kivu, Michel Rukunda dit Makanika", s'inquiète Filimbi.

Ce mouvement citoyen s'interroge sur l'inaction des autorités du pays et de la Mission d’Observation des Nations Unies au Congo (MONUSCO).

"Que se passe-t-il dans cette partie du pays ? Qu’est-ce qui justifie ce silence et cette indifférence de tous : autorités nationales, Mission d’Observation des Nations Unies au Congo (MONUSCO), dont une base se trouve à une dizaine de kilomètres du lieu des massacres, presse nationale et internationale, leaders d’opinion, etc. ? Pourquoi ce silence quasi général sur tous ces crimes commis principalement dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri? La vie d’un congolais a-t-elle moins de valeur que celle d’un autre être humaine ? Est-ce l’exécution d’un plan dont l’objectif ultime serait de balkaniser notre pays à partir de la partie Est?", s'interroge Filimbi.

Pour Filimbi, l’officialisation de la commune rurale de Minembwe, à travers notamment la désignation des représentants administratifs, serait à la base de la recrudescence des violences, constatée depuis le début de l'année 2019, dans le territoire de Fizi, plus précisément à Minembwe et ses environs, entre, d’une part, les milices armées proches de la communauté « Banyamulenge » (Ngumino, Twiguaneho, etc.) et d’autre part, celles proches de la communauté majoritaire «Babembe» (Yakutumba, Ebwela, etc..). 

"La création de ladite commune, via le décret-loi n°013/29 du 13 juin 2013, serait considérée, par les autres communautés du territoire de Fizi, comme frauduleuse, car n’ayant pas respectée la procédure légale, et anarchique, car elle englobe une partie de trois territoires voisins, à savoir : Fizi, Uvira et Mwenga", poursuit ce communiqué.

Filimbi rappelle qu'au mois de mars dernier, le gouvernement congolais, en collaboration avec l’ONG Suisse Interpeace, avait tenté d’organiser un dialogue intracommunautaire des Babembe à Uvira.

A l’issue de cette rencontre de 3 jours, la principale recommandation faite au gouvernement pour mettre un terme aux affrontements a été l’annulation de la création de la commune rurale de Minembwe, qui a été dédiée spécialement à la communauté "Banyamulenge", dont,  explique Filimbi, les autres communautés estiment que ces derniers feraient partie d’un plan de balkanisation d’une partie de l’Est de la RDC en complicité avec le Rwanda et divers intérêts économiques internationaux.

Jordan MAYENIKINI