Près d’une trentaine de militants des partis politiques membres de la coalition Lamuka (MLC, PLD, ECIDE, COFEDEC, UNADEF, RCD-KML, UDECEF, MS) sont descendus dans la rue ce lundi 13 juillet à Butembo (Nord-Kivu) pour protester contre l’entérinement de Ronsard Malonda à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
La manifestation a débuté autour de 9 heures, heure locale, à partir du siège local du Mouvement de libération du Congo (MLC). Mais ces militants n’ont pas fait long feu. Car, à quelques mètres de là, ils ont été empêchés de poursuivre leur procession par des éléments de la police déployés au rond-point Takenga. Ici, les deux camps se sont contemplés en chiens défaillance.
Des militants scandaient des chansons dénonçant les manœuvres du Front commun pour le congo (FCC), le camp de Joseph Kabila, dans l'entérinement de Ronsard Malonda. Mais la scène n’a duré que deux heures environ car les militants de Lamuka ont vite été réprimés par les éléments de la police à coups des gaz lacrymogènes.
A quelques mètres du lieu, une militante du MLC, qui assurait la permanence au siège du parti a été tirée de son bureau et malmenée par des policiers comme l’affirme au micro d’ACTUALITE.CD, le député provincial Mbenze Yotama, l’un des cadres de Lamuka à Butembo.
Cet élu rapporte également des arrestations et menace de saisir la justice pour correction de ce comportement des policiers.
« Ce sont des violations des droits de l’homme que nous sommes en train de constater. Ils (les policiers, Ndlr) viennent d’arrêter et de torturer les gens. Nous sommes là pour constater les dégâts, parce que les actions judiciaires vont suivre. Personne ne peut se prévaloir marcher sur les droits humains. La police est là pour sécuriser la population et ses biens, et non pas pour la torturer, non plus procéder aux arrestations arbitraires. Nous allons toujours hausser le ton pour que Ronsard Malonda n’ait pas une minute à la tête de la CENI, pour que les lois proposées par Aubin Minaku et Sakata ne puissent pas avoir d’impact », a-t-il déclaré à la presse, entouré des militants qui identifiaient les dégâts.
Malgré ces incidents au rond-point Takenga, la situation socio-économique tourne à la normale au centre-ville de Butembo. Boutiques, magasins, marchés et banques ont ouvert. Mais des policiers sont déployés dans des carrefours stratégiques de Butembo, tel le rond-point VGH, SOFICOM et Nziapanda pour empêcher toute éventuelle manifestation. Ceci après que des messages des ténors de la coalition Lamuka, tel Moïse Katumbi, ont été diffusés en boucle tout le week-end dans certains médias locaux, appelant les habitants de cette ville réputée acquise à Lamuka à manifester contre l’entérinement de Ronsard Malonda comme futur président de la CENI.
Claude Segenya, depuis Butembo