Le Président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu, Robert Seninga, encourage le gouvernement à accélérer le processus de désarmement des membres des groupes armés, en dépit de la crise liée à la pandémie à Coronavirus qui sévit au Nord-Kivu, à l'instar d'une autre dizaine de provinces de la République démocratique du Congo (RDC).
Il l'a dit ce lundi 29 juin à Goma, à l'occasion de la clôture de la session ordinaire de mars 2020. C’était en présence de la vice-gouverneur du Nord-Kivu, Marie Lumoo Kahombo ainsi que de quelques membres du comité provincial de sécurité.
« Je voudrais encourager la reddition de certains de nos jeunes jadis actifs dans les groupes armés, qui ont accepté de déposer les armes pour répondre à l’appel du Chef de l’Etat. Il s’agit de : MATATA, DUSABE DELTA, KIGINGI KOTALA Didier, MANGALA RUGAMBA, BIRIKORIKO GASERO des groupes armés FDDH/NYANTURA et UPDC et leurs collaborateurs dans le territoire de Masisi, Monsieur KAKULE JE T’AIME en territoire de Rutshuru ainsi que Monsieur KAKULE LAFONTAINE en territoire de Lubero. Il en est de même pour ceux de Walikale/Biruwe et Kalunguta en territoire de Beni. L’engagement pris par ces jeunes constitue un signal fort du retour de la paix dans les zones qu’ils contrôlaient. Je saisis donc cette opportunité pour inviter notre gouvernement à accélérer le programme de leur démobilisation et de leur réinsertion communautaire afin de mettre fin à la tendance de certains d’entre eux à regagner la brousse faute de prise en charge dans les centres de regroupement », dit Robert Seninga, dans son discours traditionnel de clôture de la session.
Et d'ajouter : « Pour y parvenir, je demande au gouvernement de mettre à la disposition de la commission interprovinciale de démobilisation, les moyens nécessaires pour une meilleure prise en charge des rendus ; ce qui pourra encourager ceux-là qui continuent à traîner les pieds à emboîter le pas aux autres ».
Plusieurs acteurs de la société civile et autres organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé un certain laxisme dans le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des éléments issus des groupes armés. Certains auraient déjà rejoint la forêt faute de la prise en charge.
Le gouverneur du Nord-Kivu, Carly Kasivita a reconnu certaines failles enregistrées dans le processus de reddition des membres des groupes armés.
« Nous nous sommes impliqués dans la sensibilisation. Les enfants du Nord-Kivu ont compris le message du Chef de l’État mais hélas, après avoir regroupé certains enfants dans les camps de Mubambiro et de Kalunguta, la pandémie à Coronavirus a commencé et toutes les planifications qui étaient jadis, déjà élaborées, ont subi un circuit et aujourd’hui la République est en train de se mobiliser pour regarder cette situation. Je peux avoir avoué qu'on n'a pas lâché prise. Nous continuons à sensibiliser les groupes armés de laisser les armes et les remettre entre les mains des FARDC, les seules habiletées à détenir les armes pour la défense de notre pays », a dit Carly Kasivita, au cours de son discours bilan de l'an un de son mandat comme gouverneur du Nord-Kivu, ce dimanche 28 juin 2020.
Dans le cadre de lutte contre cette pandémie, le ministre en charge de l’Intérieur a, par son message officiel n° 25/CAB/VP/MINITERSECAC/GKM/047/2020 du 29 mars 2020 instruit toutes les assemblées provinciales de la RDC de suspendre les séances plénières.
13 jours avant la date de la clôture de la session, la même autorité a, par son message officiel du 17 juin 2020, autorisé la reprise des activités des assemblées provinciales mais en format réduit en plénière comme en commissions suivant le modèle adopté par l’assemblée nationale et le Sénat.
Jonathan Kombi, à Goma