Le président de la République, Félix Tshisekedi a reçu ce samedi 27 juin 2020, une délégation des Syndicats des magistrats de la RDC. L'échange a tourné autour de l'amélioration de conditions de vie de ces derniers et des propositions de lois en cours d'examen à l'Assemblée nationale sur les réformes judiciaires.
Devant le chef de l'État, la délégation a réaffirmé son opposition à ces propositions des lois des députés nationaux Aubin Minaku et Garry Sakata.
Selon Edmond Issofa, président du syndicat national des magistrats du Congo (SYNAMAC), au regard de l’impact éventuel de ces propositions de lois sur toute la nation, le Chef de l’Etat a rassuré son soutien à l’indépendance de la justice.
"Le chef a été très attentif. Il nous a promis de nous accompagner d'abord (en ce qui concerne) l'amélioration des conditions des magistrats, parce que c'est lié également à l'indépendance du pouvoir judiciaire, il nous a confirmé sa volonté de pouvoir instaurer l'État de droit dans notre pays lequel tout devra se reposer sur la justice distributive. Une Justice à même de pouvoir rencontrer les besoins de notre pays.", a dit Edmond Issofa, président du SYNAMAC.
Et d'ajouter :
"Nous avons été les premiers, lundi, à prendre la parole pour dénoncer ces propositions des lois. Je voulais attirer l'attention ici que ce n'est pas seulement le problème des magistrats. C'est un problème de toute la nation. Puisque l'indépendance dont on parle, c'est pas l'indépendance du magistrat mais c'est dans l'intérêt d'une bonne administration de la justice. Donc c'est une affaire de tous."
Les magistrats de plusieurs provinces du pays notamment du Kwilu, du Sud-Kivu et du Kasaï central, ont rejeté ces propositions des lois à l'Assemblée nationale redoutant la dépendance de la justice au ministère du tutelle.
Mais ces propositions sont également dénoncées par plusieurs autres couches socio-politiques du pays. C'est la raison des manifestations violentes mercredi dernier à Kinshasa. Ces propositions ont été transmises à l'Assemblée nationale par le Vice-premier ministre de la justice Célestin Tunda sans l'avis préalable du gouvernement. Ce qui a été à la base de la brève arrestation de M. Tunda samedi puis auditionné par le procureur général près la cour de cassation avant d'être relaxé.
Auguy Mudiayi