Nord-Kivu : Carly Kasivita épingle l'insécurité et le coronavirus parmi les difficultés qui ont marqué sa première année en tant que gouverneur

Carly Nzanzu, gouverneur du Nord-Kivu/Ph Jonathan Kombi ACTUALITE.CD

Carly Nzanzu Kasivita a totalisé une année ce dimanche 28 juin 2020 depuis qu'il a pris officiellement ses fonctions de gouverneur de la province du Nord-Kivu. Il a été élu gouverneur le 30 mai et son programme quinquennal adopté par les députés provinciaux le 4 septembre 2019. 

Au cours d'une conférence de presse animée à l'occasion ce jour à Goma, le chef de l'exécutif provincial du Nord-Kivu a présenté son bilan, émaillé de plusieurs contraintes. Il a, entre autres, cité l’insécurité, l'absence de la rétrocession et la crise liée à la pandémie de Coronavirus.

Il énumère à titre des contraintes majeures rencontrées : 

  • La persistance des poches d'insécurité et l'activisme des groupes armés en province qui entravent énormément toute forme d'investissement et empêchent de mobiliser le maximum des ressources tant humaines, matérielles que financières en de l’atteinte des ambitions nous assignées ; 
  • La quasi-absence des rétrocessions au moment où notre budget dépend à plus de 80% des moyens rétrocédés par le pouvoir central. En effet, depuis le 28 juin 2019, nous n'avons reçu la rétrocession qu’à trois reprises (Ndlr : les mois de juin et octobre 2019 ainsi que le mois de mars 2020);
  • La province fait face à des pires fréquences coupures des voies de communication stratégiques et dont la réhabilitation exige toujours de la célérité et des gros moyens  non disponibles ;
  • La survenance de la pandémie de Coronavirus a poussé à la suspension de certaines taxes et à des allègements fiscaux, ce qui a privé la province des moyens espérés. Nous subissons de plein fouet les effets de la rareté des devises et de la dépréciation de la monnaie congolaise, une des manifestations du choc économique causé par la pandémie de la Covid-19. L'impact négatif indirect ou direct de la Covid-19 sur les ménages et les entreprises de la province est fortement ressenti. 

Selon plusieurs rapports des organisations internationales dont Human Rights Watch, le Nord-Kivu regorge une centaine de groupes armés locaux et étrangers qui se battent pour diverses raisons.

Le gouverneur Carly Nzanzu avait chiffré son programme qu’il a soumis à l’appréciation de l’Assemblée provinciale à 1,18 milliard de dollars américains. Cette somme devrait financer cinq piliers de son action gouvernementale pendant le quinquennat.

Près de 200 millions de dollars américains ont été affectés à la consolidation de la paix, la cohésion sociale et l’accès à la justice, soit 10% du budget. La diversification, transformation de l’économie et la création d’emploi coûtent  29% soit 294.232.601 USD.

23% du budget soit 238.465.202 USD ont été réservés à la reconstruction et développement des infrastructures modernes et intégrées.

L'accès équitable aux services sociaux de base, l’amélioration des conditions de vie et la valorisation des ressources humaines occupent 13% soit 135.643.466 USD. 17% du budget soit 172.807.734 USD sont orientés à la protection de l’environnement, l’aménagement du territoire et le développement durable et équilibré.

Jonathan Kombi, à Goma