Nord-Kivu : des sources d’eau potable construites à Katwa et Butembo pour aider les communautés à lutter contre les maladies de mains sales et les épidémies

ACTUALITE.CD

Plusieurs aires de santé des zones de santé de Butembo et Katwa, en ville de Butembo (Nord-Kivu) bénéficient déjà des sources, des forages ainsi que des adductions d’eau potable. Il s’agit des ouvrages construits par l’ONG Mercy Corps, à la demande des communautés pour avoir accès à l’eau potable, en vue de lutter contre les maladies de mains sales et les épidémies dont Ebola.

Ce mardi 19 mai, la ministre provinciale de l’agriculture au Nord-Kivu, en séjour à Butembo, a inspecté ces travaux d’intérêt communautaire. Il a notamment visité cinq forages ainsi qu’une adduction d’eau potable construit respectivement dans les cellules de Bwinongo, Irangya et Katwa en commune Mususa, Fatuma en commune de Bulengera et Vinyavwanga-Wayene en commune de Bulengera. Ici, des sources d’eau potable qui vont jusqu’à fournir «4 mètres cube par heures» sont construites par le Service national d’hydraulique rural, avec l’appui de Mercy Corps.

Eau

Eau potable, une nécessité pour vaincre l’épidémie

D’après Guillaume Cailleaux, directeur adjoint du programme Ebola à Mercy Corps à Beni-Butembo, ces activités sont réalisées à la demande des communautés qui font face à la carence d’eau potable dans la ville.

«Pendant cette période d’Ebola, les habitants de plusieurs quartiers se sont organisés en cellules d’animation communautaire pour réfléchir également sur la nature des réponses à capitaliser pour vaincre l’épidémie. De plusieurs besoins exprimés à travers les plans d’action nous adressés par ces cellules, nous avons constaté ce qui est commun à tous les quartiers: le besoin en eau potable. C’est ainsi que nous avons décidé d’appuyer les communautés, en leur construisant des sources d’eau potable. Une fois elles ont de l’eau, elles peuvent bien pratiquer l’hygiène, et se prévenir contre les maladies de mains sales, les épidémies dont Ebola», a expliqué M. Guillaume Cailleaux, présentant, à chaque point d’arrêt, les ouvrages aux hôtes de marque. 

En ville de Butembo,  «15 forages, deux adductions et des sources» d’eau potable sont construits, d’autres leurs pompes manuelles rénovées. Si pour certains ouvrages, à l’instar de l’adduction d’eau potable de Wayene, les travaux sont déjà réalisés, pour d’autres, le forage est déjà réalisé, et il ne reste que quelques travaux de maçonnerie.

«Nous réalisons les infrastructures, et accompagnons les communautés dans la constitution des comités de gestion. La maintenance ? Je ne sais pas trop, mais je pense qu’au pays il y a des politiques nationales qui peuvent aider à bien maintenir ces ouvrages d’intérêt communautaire », a ajouté M. Guillaume Cailleaux. 

Eau

Une réponse saluée par les communautés

Madame Kavugho Kaliremwira, mère de six enfants, est émerveillée de voir de l’eau couler dans sa cellule Kyatsinge.

«Depuis des dizaines d’années, nous faisons face à un sérieux problème de carence d’eau. Avant le forage de ce puits, on devrait se réveiller à 4 heures du matin pour espérer puiser de l’eau avant 10 heures, à l’unique source qui desservait toute la cellule. Et là, on ne devait avoir que deux bidons de 20 litres chacun. Ce qui était insuffisant pour ma famille de six enfants. Mes voisins qui ne savaient pas s’approvisionner se rabattaient à des puits creusés dans la vallée, avec tous les risques que cela pouvaient comprendre, parce que ce sont des puits mal entretenus, près des latrines parfois. Et souvent, ici, on faisait face à des cas de typhoïde, parce que obligé de boire de l’eau sale. Heureusement, on vient aujourd’hui de nous construire un forage. Nous aurons désormais de l’eau potable, ce qui est important en cette période où on fait face aux épidémies d’Ebola et de coronavirus», se réjouit Kavugho Kaliremwira, retirant son bidon de 20 litre du puits nouvellement construit à Kyatsinge, à quelques mètres du bureau municipal de Mususa. 

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A quelques Kilomètres de là, à Wayene, des communautés s’en réjouissent également. Ce quartier avait enregistré en lui seul plus d’une centaine de morts d’Ebola, à la suite de la résistance de ses habitants aux mesures d’hygiène leur communiquées par les équipes de riposte, dont celle de Mercy Corps. Devant la ministre de l’agriculture, certains habitants ont confessé et pensent qu’avec l’adduction d’eau potable de 30 mètres cubes leur construite, ils auront désormais de l’eau potable en vue de se prévenir contre Ebola dont la fin n’est pas encore déclarée dans cette partie Est du pays.

«Après la mort de plus de 120 personnes dans les deux cellules de Kamusonge et Vinyavwanga où nous sommes ici, les habitants ont compris qu’Ebola existait réellement. Ils se sont engagés à soutenir la riposte, et à ce moment-là, nous avons constaté que l’eau était un besoin primordial pour faire l’hygiène. Heureusement, on vient de nous ériger une adduction.  Nous sommes maintenant capables de desservir 7 500 ménages regroupés autour de dix bornes fontaines», se réjouit Flavien Kaseyese, chef de quartier Wayene.

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La ministre provinciale de l’agriculture, également responsable des actions de développement rural salue cette intervention de Mercy Corps. Madame Pélagie Kabano a appelé les bénéficiaires à bien entretenir ces ouvrages, une fois remis, pour qu’ils servent toutes les communautés.         

Claude Sengenya, à Butembo