Kasaï Central : le barreau dénonce l'abandon des dépouilles mortelles des victimes du massacre de Tshisuku dans un hôpital à Kananga

Une rue en pleine ville de Kananga

Dans un communiqué rendu public ce lundi 11 mai à Kananga,  le Bureau des consultations gratuites (BCG) du barreau du Kasaï Central dénonce l'abandon d'une dizaine de corps exhumés dans la localité de Tshisuku en territoire de Kazumba). 

Ces corps sont ceux, à en croire le communiqué du BCG,  des personnes massacrées par l'armée en 2017 au plus fort de l'insurrection des miliciens du Chef Kamuina Nsapu.

" En juin 2018, 136 victimes assistées des avocats désignés par le bureau des consultations gratuites ont été auditionnées sur procès verbal tandis que plusieurs fosses communes ont été identifiées lors d'une mission conjointe Monusco-auditorat supérieur militaire à Tshisuku. Le bureau des consultations gratuites est informé qu'une dizaine de corps ont été exhumés, ramenés à Kananga et sont gardés à l'hôpital Bobozo et qu'il se pose un sérieux problème des moyens financiers pour acheter les cercueils, organiser le deuil et procéder à l'inhumation avec dignité de ces fils et filles du Kasaï Central ", indique le communiqué.

C'est ainsi que le BCG en appelle à l'implication personnelle du Président de la République  pour que les moyens conséquents soient mis à la disposition de l'auditorat militaire supérieur de l'ex-province du Kasaï Occidental pour inhumer ces corps. En même temps,  le BCG presse l'auditorat général des FARDC de procéder à la fixation de ce dossier pour que les auteurs répondent de leurs actes. 

Pour mémoire,  le 7 mai 2017, un convoi de l'armée en provenance de Kalamba Mbuji, en territoire de Luiza avait été attaqué par des miliciens regroupés au marché de Tshisuku, secteur de Mutefu en territoire de Kazumba.

En réaction,  l'armée avait tiré indistinctement sur la population au marché. Le bilan selon plusieurs rapports  des ONGDH serait des 200 morts.

Le BCG du barreau du Kasaï Central qui assiste les victimes tient à voir la justice être rendue dans ce qu'il qualifie des " crimes graves" commis au  Kasaï.

Sosthène Kambidi, à Kananga