Docteur Eteni Longondo n’a jamais parlé avec Dr Jérôme Munyangi de COVID-19. C’est ce que le ministre de la santé a déclaré ce vendredi. Il a expliqué le contexte de sa rencontre avec le médecin-chercheur.
Invité de l’émission le Débat sur Top Congo FM, il a affirmé avoir rencontré le Dr. Jérôme Munyangi à Paris en 2019 lors d’une réunion. Leur échange avait porté sur les recherches sur la malaria et la difficulté de Munyangi à rentrer au pays.
Eteni Longondo précise qu’il lui avait promis quelques facilitations pour son retour au pays sauf qu’il était buté à un problème de passeport.
« J’avais déjà pris langue avec le Dr. Munyangi à Paris en 2019, lors d’une réunion du Fonds mondial. Et je n’ai jamais parlé Coronavirus avec lui. Surtout que lors de notre rencontre le Coronavirus n’existait pas encore. Il m’avait dit qu’il comptait rentrer au pays pour poursuivre ses recherches sur la malaria. C’est un jeune médecin que j’apprécie. J’avais même promis de lui acheter le billet d’avion pour rentrer au pays. Au mois de Février, quand j’étais entré en contact avec lui pour favoriser son retour au pays, il avait évoqué un problème de passeport. Maintenant qu’il a un laissez-passer, il peut venir. Si réellement, il a reçu l’invitation du président de la République, c’est sûr qu’il va venir. Mais je dois vous dire qu’il ne rentre pas au pays pour nous donner le médicament du Covid-19 », a dit Eteni Longondo.
Pour le ministre de la santé, Dr. Munyangi est encore à l’étape des recherches sur la plante Artemisia. Il dément également la rumeur qu’il aurait reçu un protocole pour lutter contre le Coronavirus de sa part.
« Il continue à faire des recherches sur la plante Artemisia. D’ailleurs les Chinois ont découvert depuis longtemps les vertus de cette plante dans la lutte contre la malaria. Quand je l’avais rencontré il m’avait parlé d’Artemisia dans ce sens. Maintenant qu’il a découvert qu’Artemisia peut prévenir le Coronavirus, il peut venir nous en parler. Il ne m’a jamais envoyé son protocole contre le Coronavirus », a-t-il précisé.
Contexte
Jérôme Munyangi a toujours défendu depuis 2013 les bienfaits de la plante artemisia. Selon ses dires, des travaux de laboratoire et le traitement mené sur 1.000 patients avaient prouvé que les tisanes d'artemisia étaient plus efficaces que les médicaments conventionnels contre la malaria.
Il vivait en exil en France depuis juin 2019 après des menaces, d’après son témoignage, en raison de ses travaux sur un traitement alternatif du paludisme. Le médecin-chercheur affirme qu’avant son exil, il avait été détenu à deux reprises à Kinshasa. Il soutient qu’il avait reçu des menaces de revendeurs de médicaments qui travaillent en relations avec des firmes pharmaceutiques indiennes et chinoises.
Diplômé en Médecine à l’Université de Kinshasa, il détient également un Master à l’Université Paris Diderot et un autre à l’Université d'Ottawa. Il soutient également que l’artemisia (en tisane) auraient des propriétés dans le traitement de COVID-19. Il avait sollicité 4 millions d’euros en France après l’élaboration du protocole sur le remède à base d'artemisia. Jérôme Munyangi ajoute aussi que le gouvernement congolais et la présidence de la République étaient saisis avant qu’il ne contacte Madagascar. Burkina Faso, Benin, Rwanda et RCA étaient également contactés, d’après ses dires.
Jordan Mayenikini