RDC: le ministère des finances explique les contre-performances de janvier  principalement par le ralentissement de la demande de la Chine

Getty Images

L’actualité économique en RDC reste marquée par la publication du plan de trésorerie sur demande du Fonds Monétaire Internationale (FMI). La partie gouvernementale tente de calmer les esprits après les réactions et les interprétations résultant des informations contenues dans ce plan.

Le ministère des finances explique que l’exécution du plan de trésorerie du secteur public au 1er trimestre 2020 s’est déroulée dans un environnement difficile tant international que national. Il argue que la poursuite du ralentissement de la croissance mondiale, attestée par la diminution de la demande principalement de la Chine.

« Pour de petites économiques ouvertes comme la nôtre dont la principale impulsion vient de la demande internationale, l’une des conséquences et le ralentissement des importations et le ralentissement de l’activité interne (…). Or les recettes principalement de la DGDA dépend des importations », a expliqué ce mercredi Vincent Ngonga Nzinga, directeur de cabinet du ministre des Finances.

En janvier, les recettes ont totalisé 499 milliards FCC contre des prévisions de 540 millards FCC. Pour les dépenses, sur des prévisions de 586 millards FC, elles ont totalisé 636 milliards FC. Il en est découlé un déficit de 136 milliards couvert par 42,5 milliards par le bon du trésor et pour 94 milliards par la BCC.

Contexte

L’objectif du gouvernement est d’avoir programme à moyen terme soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds Monétaire International (FMI). Pour ce faire, il faut une vaste ensemble de réformes structurelles qui constitueraient la base du programme appuyé par la FEC. Ainsi, la RDC avait sollicité et obtenu du FMI un soutien pour renforcer les réserves de change de la Banque centrale au cours de la période de transition, tout en préparant un programme de réformes structurelles solide et large. 368 millions de dollars américains avaient été accordés. L’annonce avait été faite en décembre 2019. 

Le gouvernement avait également demandé un programme de suivi par les services du Fonds, d’une durée de six mois. Les principales politiques de ce programme sont notamment l’amélioration de la mobilisation des recettes et du contrôle des dépenses afin de réduire le déficit et de rembourser une partie des avances consenties par le gouvernement par la banque centrale en 2019. La RDC avait accepté de fournir au FMI des informations sur la mise en oeuvre des mesures convenues est sur l’exécution de ce programme.

Un mémorandum de politiques économiques et financiers dans le cadre du programme de référence du FMI a même été signé.

Pour améliorer la gestion des finances publiques, le FMI avait exigé du gouvernement la publication au mois de janvier 2020 d’un plan de trésorerie pour 2020. Cet outil devrait être en cohérence avec des recettes et prévisions de financements pour guider les dépenses. Ce plan de trésorerie a finalement été publié en février. Il minore considérablement les prévisions. Les assignations des recettes fiscales et non fiscales des régies financières sont réduites à environ 33%.

« Ce Plan de Trésorerie résulte de la prise en compte des tendances défavorables de la conjoncture actuelle. Il retient des recettes et des dépenses totales respectivement de 9 195,6 et 9 545,6 milliards de CDF. Il en résulte un déficit de 350 milliards de CDF à couvrir par l’émission des bons de Trésor à souscrire par les banques commerciales », expliquait le ministère des finances qui ajoute que « le différentiel entre les deux Plans de Trésorerie procède notamment à la variabilité de la conjoncture, de la périodicité liée aux délais de  mise en œuvre des mesures d’encadrement des recettes et à l'impact des réformes structurelles envisagées en 2020 ».

Et ce programme de référence comporte trois échéances d’évaluation: décembre 2019, mars et mai 2020. Ces échéances sont assorties d’objectifs quantitatifs, d’indicateurs et de repères structurels. Le suivi de ce programme est fait par la troïka présidée par le ministre des finances, et composé du vice-premier ministre, ministre du budget et du gouverneur de la BCC.