61,4% de la population du Kasaï Central au centre du pays réclame que des poursuites pénales soient engagées à l'encontre des présumés auteurs des crimes graves commis pendant l'insurrection de la milice du chef coutumier Kamuina Nsapu, avant toute réconciliation communautaire afin de servir de leçon à l'avenir.
C’est l'une des recommandations formulées par le comité de pilotage des consultations populaires sur les besoins de justice, réparation et prévention des conflits au Kasaï Central contenu dans le rapport présenté ce mardi 4 février 2020 à Kananga.
Le rapport indique clairement que des crimes graves ont été commis dans la province du Kasaï Central entre 2016 et 2017 lors du conflit Kamuina Nsapu.
« Toute la population en a été fortement affectée. Les exécutions sommaires et extrajudiciaires, les viols, la destruction des biens sont les principales violations graves commises par des parties au conflit et qui ont le plus affecté la population dans son ensemble », précise le rapport.
Selon ce rapport, le comité de pilotage a fait une compilation et une interprétation des données récoltées auprès d'un échantillon de 1.150 personnes dont 598 hommes et 552 femmes à travers les cinq territoires du Kasaï Central et la ville de Kananga.
De son côté, le gouverneur du Kasaï Central à qui le rapport a été remis conjointement par le directeur du bureau conjoint des Nations Unies pour les droits de l’homme, Abdoul Aziz Tshioye et le ministre provincial de la justice Me Godé Mubiayi qui a coordonné le comité de pilotage, a réaffirmé la détermination de son gouvernement à mettre en exécution toutes les recommandations.
Le rapport présenté ce mardi à Kananga s'inscrit dans le cadre du projet "Paix, justice, réconciliation et reconstruction au Kasaï Central" (PAJURR) lancé le 13 août 2019 par le gouverneur du Kasaï Central, Martin Kabuya.
Financé par le Fond pour la consolidation de la paix, une structure interne de l'ONU, ce projet est mis en œuvre conjointement par le BCNUDH, Search for common ground et le PNUD sous la coordination du gouvernement provincial du Kasaï Central. C’est un projet pilote dont le succès pourrait être dupliqué dans d'autres provinces qui ont connu ou connaissent des crises à l'instar de l’Ituri, le Tanganyika, le Kasaï, le Lomami et le Kasaï Oriental.
Sosthène Kambidi