La Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a achevé sa visite en RDC. Dans un communiqué publié ce mercredi, elle est revenue sur le rapport des violences dans la province de l’Ituri. Ce document initié par le Bureau conjoint des droits de l'homme en RDC décrit les crimes de guerre et crimes contre l'humanité perpétrés dans cette partie du pays au cours des deux dernières années. Selon ce rapport, ces violences ont été commises principalement par un groupe armé Lendu, qui a pris pour cible la communauté voisine Hema.
« J'ai décidé de me rendre en Ituri, car la situation dans cette région reçoit généralement moins d'attention que les développements dans les deux Kivus », a déclaré Bachelet. « Et les abus dont les Hema font l’objet sont horribles. En outre, selon certaines indications, le groupe armé qui est le principal responsable de cette violence essaie d’étendre ses activités meurtrières dans d'autres zones de la province ».
Elle souligne qu’une telle situation pourrait déclencher un conflit beaucoup plus important, de l’ampleur de la dévastatrice « guerre d'Ituri » entre 1999 et 2003, qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes. On compte au total près de 1,1 million de personnes déplacées en Ituri, dont environ 500.000 personnes fuyant le conflit qui oppose les Lendu et les Hema, avec 50.000 nouveaux déplacés rien qu'au cours des trois premières semaines de janvier. Seuls environ 15 % d’entre eux se trouvent dans des camps, le reste étant hébergé dans d’autres familles.
« Un déplacement de populations de cette ampleur ferait la une des journaux dans de nombreuses autres régions du monde », a déclaré la Haute-Commissaire. « Quand cela se produit en Ituri, personne en dehors de la RDC ne semble être au courant ou s'en préoccuper. »
La RDC, dans son ensemble, compte actuellement quelque 5,3 millions de déplacés internes, dont beaucoup vivent dans des conditions déplorables. Pourtant, les agences humanitaires des Nations unies qui travaillent à atténuer les effets des nombreuses crises qui touchent le pays n'ont reçu que 44 % de leur appel de fonds en 2019.