En Ituri, les Forces armées congolaises n’excluent pas l’existence d’un réseau des personnes installées dans la ville de Bunia (chef-lieu de la province) qui alimenteraient les violences qui sévissent depuis fin 2017 dans le territoire de Djugu.
Le général Chiviri Amuli, commandant du secteur opérationnel en Ituri qui s’est confié mercredi à la presse a, « a perte diem », indiqué que les « vrais miliciens sont à Bunia ».
« Les vrais miliciens sont avec nous ici en ville (Bunia) et partout ailleurs. C'est eux qui alimentent le feu de loin pour leurs intérêts sombres. Comment expliquer qu’une milice qui est dans la brousse peut écrire des déclarations sur internet ? Les tireurs des ficelles vont répondre de leurs actes un jour devant la justice. Ils ne veulent pas la fin des atrocités pour leur succès malheureusement dans le mal », a déclaré général Chiviri Amuli.
A son arrivé mardi dernier à Bunia, le ministre des droits humains, André Lite a affirmé que les auteurs des « crimes internationaux » dans cette partie du pays ne seront pas pardonnés.
Jusqu’à ce jour, plus de 200 miliciens opérant à Djugu se sont rendus depuis fin décembre dernier à l’armée. Ils sont cantonnés dans un centre de transit à Kpandroma où ils sont pris en charge par le gouvernement provincial.
Les violences en Ituri ont fait 701 morts depuis fin 2017, selon l’ONU. Plus de 300 000 déplacés sont également enregistrés. D’après un rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, les tueries dans le territoire de Djugu « pourraient présenter des éléments constitutifs de crimes contre l’humanité » voire de « crime de génocide ». Ce jeudi, la Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet arrive à Bunia. Elle va y rencontrer les représentants des communautés Lendu et Hema en conflit. Le ministre des droits humains André Lite séjourne depuis deux jours à Bunia pour accueillir cette fonctionnaire onusienne.
Franck Asante, à Bunia