Ndaywel au sujet de Beni : « Quand on utilise les mêmes personnes qu’on suspecte pour mener la guerre, il est entendu qu’on est en train de tourner en rond »

Photo ACTUALITE.CD.

Isidore Ndaywel, un des dirigeants du Comité Laïc de Coordination (CLC) s’est exprimé ce jeudi 5 décembre au sujet de l’insécurité dans le territoire Beni. Il souhaite plus de transparence de la part des autorités.

« Le CLC salue les efforts militaires en cours sur le front pour faire en sorte que ces criminels soient hors d’état de nuire. Il y a cependant des problèmes. Il y a un problème de transparence. Nous ne savons ce qui se passe », a-t-il dit à ACTUALITE.CD.

Il suggère également plus d’engagement dans la lutte contre l’impunité pour décourager ceux qui sont impliqués. 

« Tout le monde nous dit qu’il y a aussi des complicités en interne et en externe. On dit même que ces complicités sont à Kinshasa. Si on connaît si bien des gens qui sont suspects qu’est-ce qu’on attend pour les dénoncer, les juger et les condamner s’ils sont coupables ? Quand on utilise les mêmes personnes qu’on suspecte pour mener la guerre, il est entendu qu’on est en train de tourner en rond. Ça n’a pas de sens », a-t-il ajouté.

La situation sécuritaire dans la région de Beni ne s’est pas améliorée en dépit du lancement par l’armée fin octobre des opérations d’envergure contre la rébellion ougandaise d’Allied democratic forces (ADF). Pour le seul mois de novembre écoulé, plus de 107 personnes ont été tuées dans diverses attaques. Une situation qui a suscité plusieurs manifestations notamment à Beni, Butembo, Goma voire Kinshasa. Les manifestants dénonçaient aussi « l’inaction des casques bleus et exigeaient le départ de la Monusco, présente au pays depuis 20 ans ».

Et pour ce mois de décembre, au moins au moins 14 civils sont déjà tués dans deux attaques cette semaine au village Orototo, en chefferie des Watalinga, en frontière avec l’Ouganda (11) et au quartier Mabasele (3).

Le CLC organise à partir de ce jeudi 5 décembre 2019 un sit-in « géant et ininterrompu » de trois jours et trois nuits devant le Palais de justice à Kinshasa, y compris pour réclamer la paix et la sécurité à Beni.  

Thérèse Ntumba